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Football : un peu de Metz sur le nouveau maillot de Nancy…


Le nouveau maillot extérieur de l'ASNL n'est pas sans quelques évocations (involontaires) au patrimoine messin !(Photo : ASNL)

L’AS Nancy-Lorraine a présenté ses jeux de maillots 2020-2021. Le club au Chardon frappe fort, notamment avec le maillot extérieur : une couleur vert-de-gris élégante avec des motifs répétés de l’emblématique Place Stanislas. Ironie involontaire du choix : ce vert n’est pas sans rappeler les deux édifices les plus emblématiques de la capitale mosellane voisine !

 

Les octogones et leur îlot central sont en l'honneur de la Place Stanislas. Et la couleur du maillot ? (Photo : DR).

Les octogones et leur îlot central sont en l’honneur de la Place Stanislas, en la considérant vue du ciel. Et la couleur du maillot ? (Photo : DR).

La place Stan vue du ciel (Photo : Est-Républicain Lorrain / DR).

La place Stan vue du ciel (Photo : Est-Républicain Lorrain / DR).

Nos confrères de l’Est-Républicain expliquent que le vert choisi par Puma est un rappel d’un maillot nancéien du début des années 90. Du vintage donc, la bonne époque du XL et des sponsors du genre pour les marques de « K7 » vidéo. Mais vu de Metz, cette couleur fait immanquablement penser à autre chose : deux des édifices les plus emblématiques de la ville, soit les toits de la cathédrale et de la gare impériale ! Un clin d’œil bien involontaire, on imagine, et pourtant assez flagrant.

Le vert de la cathédrale de Metz, vue du ciel (Photo : Le Républicain Lorrain).

Le vert de la cathédrale de Metz, vue du ciel (Photo : Le Républicain Lorrain).

Le vert du toit de la célèbre cathédrale de Metz -qui fête ses 800 ans- est une spécificité unique pour un bâtiment de cette époque, qui n’est partagée qu’à de rares exceptions près avec d’autres édifices gothiques anciens, telle la cathédrale de Chartres. Et pour cause, dans les deux cas, l’ancienne toiture (ardoise pour Metz, plomb pour Chartes) avait été emportée par les flammes. Concernant Metz, le feu avait pris en 1877 suite à un feu d’artifice mal maîtrisé en l’honneur de la visite de l’empereur Guillaume I (un comble…). La cité mosellane est alors allemande depuis 1871. C’est l’empereur Guillaume II en personne qui supervisera une partie des travaux de rénovation de l’édifice, confiés à l’architecte Paul Tornow. Le cuivre est perçu comme une matière plus sûre et plus moderne. Mais que se passe t-il lorsque le cuivre s’oxyde avec le temps ? Il prend une couleur vert-de-gris, qui contraste au passage fort bien avec le jaune de la pierre de Jaumont locale ! Voici pour le premier clin d’œil.

Le toit vert de la gare de Metz... (Photo DR).

Le toit vert de la gare de Metz… (Photo DR).

Encore plus flagrant la nuit (Photo : Hubert Gamelon).

…encore plus flagrant la nuit (Photo : Hubert Gamelon).

Concernant le vert de la toiture de la gare impériale de Metz maintenant : c’est l’une des premières caractéristiques que retiennent les voyageurs SNCF, qui l’ont élue « plus belle gare » de France à deux reprises. Oui, le toit est bien vert, à plus forte raison la nuit ! Il s’agit d’une technique ornementale dite de « tuiles vernisées ». En 1907, à l’époque de la construction de la deuxième gare de Metz (qui finalement supplantera la première par son aspect militaire), c’est l’architecte Jürgen Kröger -les Allemands toujours- qui est à la manœuvre. Le choix d’un toit vernisé vert foncé, tout comme le choix d’une pierre plus dure est moins lumineuse que la traditionnelle pierre de Jaumont, participent à la volonté de germaniser Metz. Si à une époque, certains Français, logiquement piqués d’un certain nationalisme, ont pu contester ce choix architectural (Maurice Barrès raillait un toit « d’un prodigieux vert épinard »), la beauté de la gare de Metz fait aujourd’hui largement consensus. D’une manière générale, Metz oscille entre styles allemands (impérial, néo-baroque) et classicisme français, dans une belle bataille architecturale, signe de sa place stratégique pour la France comme pour l’Allemagne.

Voici où nous emmène le coup de marketing « vintage » bien pensé de l’AS Nancy-Lorraine : le maillot le plus culturel et probablement le plus symbolique de la diversité du territoire lorrain !

Hubert Gamelon

 

Une exposition consacrée à Paul Tornow, artisan de la rénovation de la cathédrale

L'exposition dédiée à Paul Tornow, qui rénova notamment le toit de Saint-Etienne (Photo : HG).

L’exposition dédiée à Paul Tornow, qui rénova notamment le toit de Saint-Etienne (Photo : HG).

Dans le cadre des 800 ans de la cathédrale de Metz, une exposition très instructive est consacrée à l’architecte allemand Paul Tornow, dans la cathédrale de Metz. C’est lui qui décida, s’inspirant notamment de l’approche de Viollet-le-Duc pour Notre-Dame de Paris, de choisir de nouveaux matériaux pour rénover la cathédrale messine après l’incendie de 1877. L’exposition est ouverte tous les jours jusqu’au 20 septembre.