Le réseau cyclable du Nord s’étoffe, avec l’inauguration jeudi d’un passage souterrain qui passe sous la voie ferrée. Un tunnel qui relie plusieurs points stratégiques et fait partie d’un projet plus global.
«Nous avons mis un peu de temps à trouver la piste cyclable, mais là, c’est parti», lance Corinne, accompagnée de son mari et de leur petite dont le vélo rose est accroché à celui de son père. «C’est la première fois que nous venons ici, c’est très beau», lance la Française venue en week-end visiter le nord du pays, avant de s’engouffrer dans le nouveau passage souterrain à côté de la gare de Clervaux. Ce que la petite famille ignore, c’est que le souterrain est déjà bien encombré par toute une délégation venue l’inaugurer, jeudi. Parmi les personnalités politiques présentes, François Bausch, le vice-Premier ministre et ministre des Travaux publics et de la Mobilité, et Claude Turmes, le ministre de l’Aménagement du territoire et ministre de l’Énergie, qui, pour donner l’exemple, ont enfourché leur vélo et testé ce tronçon de piste. Paul Klein, ingénieur chef pour les Ponts et Chaussées, nous explique : «Nous avons commencé à l’automne 2018 et les travaux ont duré un peu plus d’un an. Ce passage est important, car il permet de relier le centre de Clervaux à la gare, au lycée Edward-Steichen et à la nouvelle piste cyclable, la PC7.» Cette piste longeant la N7 débute au Fridhaf et se prolonge jusqu’à Wemperhardt.
Un cadre préfabriqué en béton armé
C’est donc un maillon «essentiel» du réseau cyclable du nord du pays, assure François Bausch. «Non seulement pour les déplacements journaliers des résidents, mais également pour le cyclotourisme international.» Il fait partie d’un projet plus large, la réalisation de la piste cyclable du Nord PC21 qui prend son départ à Ettelbruck pour rejoindre la Belgique près de la Schmiede.
Sur le tronçon entre Clervaux et Cinqfontaines, la PC21 suivra le tracé de la voie ferrée. Une fois cette piste terminée, elle «sera une des plus pittoresques de la Grande Région et permettra de traverser le Luxembourg de Troisvierges au sud du pays sur un axe nord-sud dans un environnement sécurisé. L’objectif est de réaliser les travaux en plusieurs phases en vue d’une ouverture parallèle avec la Transversale de Clervaux au printemps 2023.»
«Le souterrain est long d’une vingtaine de mètres, sans compter la rampe d’accès», indique encore l’ingénieur chef. Le tunnel est constitué d’un cadre préfabriqué en béton armé qui a été réalisé tout près pour ensuite être mis à sa place définitive «par ripage, non sans une coupure de la ligne ferroviaire Ettelbruck – Troisvierges. Par ailleurs, les eaux de surface ont été canalisées perpendiculairement à la paroi rocheuse et guidées à un point de rejet dans la Clerve.»
«Le coût des travaux s’élève à 1,2 million», indique Marc Ries, ingénieur chef de division pour les Ponts et Chaussées. S’il est difficile pour le moment d’estimer le nombre de personnes qui pourront emprunter ce passage «car le réseau est en pleine création dans le Nord», Marc Ries espère «qu’il y aura beaucoup de monde. C’est une zone touristique» qui sera donc essentiellement empruntée par les visiteurs de passage dans la région. «En tout cas, si les gens veulent utiliser le vélo comme moyen de transport dans le Nord, ils pourront emprunter un réseau de pistes cyclables avec de bonnes connexions nationales.»
Audrey Libiez