La Banque centrale européenne a demandé mardi aux banques de la zone euro de ne pas verser de dividendes ni de racheter d’actions propres jusqu’en janvier pour affronter la crise sanitaire, selon un communiqué.
L’institution prolonge ainsi de trois mois cette recommandation « temporaire et exceptionnelle » qui vise à « préserver la capacité des banques à absorber des pertes et de soutenir l’économie dans cet environnement particulièrement incertain » initialement émise en mars. Elle a également demandé aux banques d’être « extrêmement modérées » dans le payement de bonus, « par exemple en réduisant la somme de part variable des salaires », ajoute la BCE.
« La constitution de réserves robustes de capitaux depuis la dernière crise financière a permis aux banques de continuer à prêter aux entreprises et ménages et il est d’autant plus important d’encourager les banques d’utiliser leur capital pour se concentrer sur cette tâche principale de prêter », explique le président du superviseur bancaire, l’Italien Andrea Enria. La BCE va réévaluer « au quatrième trimestre » la nécessité de prolonger ou pas ces recommandations.
De manière générale, « le secteur bancaire européen peut résister » à la crise mais une détérioration de la situation entraînerait une « diminution significative du capital des banques » nécessitant des « mesures supplémentaires » de la part des États, explique la BCE dans un communiqué simultané distinct. Suivant les recommandations de mars, les plus grosses banques de la zone euro ont renoncé à verser 27,5 milliards d’euros de dividendes au titre de l’exercice 2019, selon une étude de la BCE publiée fin mai.
Entre mars et mai, l’économie européenne a subi de plein fouet le choc de la pandémie de coronavirus, qui a paralysé la production et bridé la consommation dans de nombreux pays. La BCE, maîtresse de la politique monétaire de la zone euro, a lancé un programme d’urgence sans précédent de 1,35 milliard d’euros pour soutenir l’économie en zone euro. Concernant les banques, pour garantir leur capacité à soutenir l’économie en prêtant, l’institution basée à Francfort a également allégé temporairement les exigences de capitaux propres et les mesures concernant les prêts à risques.
AFP/LQ