Plus de 600 policiers et 240 civils vont venir renforcer les rangs de la police grand-ducale dans les trois prochaines années. Un recrutement important qui s’accompagne de nouvelles modalités de formation.
La police va élargir ses rangs : à compter de cette année et échelonnés sur trois ans, 607 postes de policiers ainsi que 240 postes dans les carrières civiles seront à pourvoir. Cela représente environ le tiers des effectifs actuels de la police, qui emploie à ce jour plus de 1 900 policiers et près de 400 membres du personnel civil.
Un renforcement net «massif» donc, comme l’a souligné le nouveau ministre de l’intérieur, Henri Kox, lundi à la Cité policière du Findel, lors de la présentation des nouvelles procédures de recrutement.
«Le défi n’est pas seulement d’accompagner l’augmentation de la population, a déclaré le ministre. Les différents travaux internes et la diversification de la police [de nouvelles unités spécialisées ont été créées, NDLR] nous mettent face à un manque de personnel. Nous n’avions pas assez misé sur un recrutement massif les années précédentes, nous le faisons donc maintenant pour les trois prochaines sessions de recrutement.»
Ce renforcement net, conclu en 2019, s’accompagne de quelques changements au niveau des modalités de recrutement et de la formation afin de s’adapter à celles en vigueur dans l’ensemble de la fonction publique.
Le recrutement des candidats se fera donc en deux étapes : ils devront passer l’épreuve d’aptitude générale («Staatsexamen») puis, après réussite, les épreuves spécifiques de la police, qui comprennent notamment des tests de français et d’allemand, une épreuve sportive ou encore des tests psychologiques.
Une année théorique, une année pratique
Le nouveau cadre législatif du 15 décembre 2019 fixant la réforme de la fonction publique a par ailleurs réduit la durée de stage de trois à deux ans tout en prévoyant la réintroduction de la phase pratique dans la formation de la police. «La période de stage pour l’ensemble de la fonction publique étant à nouveau passée de trois à deux ans, nous avons dû revoir notre formation», explique le directeur général de la police, Philippe Schrantz. «Nous avons éliminé du programme les cours dont nous avons estimé avoir le moins besoin, comme par exemple les cours de natation. Tous les cours importants sont bien sûr maintenus et sont désormais regroupés sur la première année, tandis que la deuxième est consacrée à la pratique. Notre site internet présente toutes les explications nécessaires à chaque carrière.»
Selon ce nouveau modèle, les premiers renforts d’agents sont attendus pour le printemps 2022. Un défi se présente aux autorités d’ici là : assurer la création des infrastructures supplémentaires pour accueillir les nouvelles recrues. La police dispose actuellement de 50 sites répartis sur tout le territoire luxembourgeois. «Nous ne sommes pas encore tout à fait prêts pour ce qui est des infrastructures», a reconnu le ministre. «Nous allons aménager un nouveau site, près de la centrale du Findel, afin d’intégrer les quelques 200 candidats directs ainsi que les 93 déjà admis dans la procédure de recrutement. C’est un défi énorme mais je crois que nous allons réussir.»
Tatiana Salvan