La France est le pays qui a connu le plus fort rebond économique post-Covid-19, grâce à la consommation des ménages, mais ce sursaut d’activité est à la merci d’une reprise de l’épidémie, révèle une étude du Boston Consulting Group publiée vendredi.
Le cabinet de conseil a élaboré, à partir des outils de l’intelligence artificielle, un indice composite permettant de mesurer, en temps réel, l’ampleur du rebond (« recovery gap ») par rapport à un niveau 100 d’avant-crise et ce, pour neuf pays, dont la France, l’Allemagne, les États-Unis, le Japon et le Brésil. Au 12 juillet, la France et l’Allemagne affichaient un score de 94, très proche du niveau d’avant la crise, suivies de l’Italie (91) et de l’Espagne (90), le Royaume-Uni étant à la traîne avec un score de 76.
« Aujourd’hui, la France est le maillot jaune du rebond. Autant elle était le pays européen qui avait le plus baissé, autant c’est celui qui remonte le plus vite », analyse Sylvain Duranton, directeur monde de BCG GAMMA, la branche de « data science » du cabinet. Ainsi, après avoir chuté de 49 points, la consommation a rebondi en France de 45 points, à comparer avec une chute de 32 suivie d’un rebond de 27 pour l’Allemagne, qui n’a pas confiné aussi strictement sa population.
« Les deux mois qui viennent vont être une période charnière »
Le secteur automobile, qui avait particulièrement souffert du confinement, repart aussi davantage en France (95) que chez ses voisins européens (90 en moyenne), « notamment grâce au plan de relance gouvernemental », note l’étude. Cependant, « les deux mois qui viennent vont être une période charnière pour les économies européennes car les niveaux d’activité sont entre 90% et 95% de ce qu’ils étaient pré-Covid, mais on observe un petit tassement de la reprise : soit on va continuer à croître pour atteindre, voire dépasser, les niveaux pré-crise avant la fin de l’année, soit au contraire, avec les craintes de reprise de l’épidémie, de reconfinement partiel, on va voir ces indicateurs chuter », souligne Sylvain Duranton.
Si l’activité aux États-Unis, qui n’ont pas connu de confinement généralisé, a beaucoup moins baissé (86) qu’en Europe, en revanche il n’y a pas d’indice de reprise et la consommation affiche même d’inquiétants signes de décrochage, tandis que le Japon se trouve, lui, dans une situation de stagnation complète. Seule la Chine a retrouvé son niveau d’activité pré-Covid : « Dans ce pays, tous les secteurs (…) sont en croissance par rapport à la même période de l’an passé », note l’étude du BCG, à l’exception du secteur du transport et de la logistique, dépendant de la reprise des exportations et importations.
LQ/AFP