Après plus d’une décennie de coaches belges ou nordistes, le FC Wiltz, souvent en galère pour le maintien, a changé d’orientation.
Vu de l’extérieur, le sauvetage de Wiltz, en fin de saison passée ressemblait aussi à un miracle ?
Henri Bossi : «Ils ont fait 7 points lors de la première partie de saison (NDLR : en fait 8) et ont fini avec 27 points (NDLR : en fait, 26) mais s’ils ne prenaient pas les trois points sur tapis vert contre Canach ni ceux du dernier match de la saison contre le F91, qui avait déjà la tête à la Coupe, ç’aurait été plutôt difficile. Moi, je ne serais pas venu si le club était descendu en PH. Si je reprenais une équipe, c’était uniquement en DN.»
Cette équipe a la réputation d’être difficile à gérer. Comment apaiser son tempérament ?
«Quand on parle des suspensions, on parle toujours d’individus et pas de l’équipe en entier. Et en plus, moi, ces suspendus, depuis que je suis là, j’ai toujours trouvé que c’était des garçons très gentils. Mais c’est à moi de mettre de la discipline. Un seul exemple : après le premier entraînement, les bouteilles d’eau n’étaient pas mises à la poubelle, la porte n’était pas fermée et la lumière pas éteinte. La moindre des politesses, c’est de laisser un vestiaire comme on le trouve en arrivant. Au deuxième entraînement, j’ai fixé des règles et depuis, elles sont respectées. Mais c’était exactement la même chose au Progrès aussi…»
L’arrivée de Paul Olk au club permettra-t-il un changement de standing ?
«Je ne saurais dire. C’est au nouveau comité de déterminer la ligne mais je ne pense pas. Les joueurs qu’on a fait ne sont pas forcément chers et sont venus pour des sommes raisonnables. Un Keita par exemple, n’a pas fait une grande carrière puisqu’il n’a que 22 ans. La saison passée, j’ai vu quelques matches de D2 belges et croyez-moi, ce n’est pas différent de ce qu’on trouve en DN. On n’y voit pas grand-chose. Alors ceux qui viennent de ce niveau… C’est juste qu’ici, les prétentions financières sont différentes de ce qu’on peut voir au Sud, où l’on dépense des sommes folles alors qu’ici, au Nord, pour le même joueur, on donne la moitié. C’est une autre mentalité que les joueurs qui peuvent venir de Lorraine.»
Que peut apporter un coach du sud à une équipe du nord ?
«De la discipline, une mentalité. Si on fait un travail correct avec ces gars-là, la mayonnaise peut prendre. De ce que j’ai entendu des joueurs, ils sont contents des entraînements. En même temps c’est logique : maintenant que je suis à la retraite, j’ai énormément de temps pour préparer mes séances et c’est quelque chose que je veux apporter au club.»
Le changement de stade, en cours de saison, sera-t-il un paramètre à gérer ?
«À mon avis, le nouveau terrain, on y entrera qu’en deuxième partie de saison. Mais cela peut survenir aussi fin octobre. Est-ce que cela sera dangereux? J’avoue que ce n’est pas forcément dans l’intérêt de Wiltz. La force de ce club, c’est d’avoir toujours joué sur ce petit terrain piégeur. Mais les nouvelles installations sont nickel.»
Julien Mollereau