De plus en plus de personnes ayant été malades du coronavirus témoignent de rechutes ou de la persistance de symptômes parfois plusieurs mois après le premier diagnostic. C’est le cas de cette jeune femme de 28 ans, de la région de Freyming-Merlebach. « Le Covid-19, je n’arrive pas à en sortir », témoigne-t-elle.
On les appelle les Covid persistants. Des études montrent que des patients présentent encore des symptômes du coronavirus plusieurs mois après le premier diagnostic et même parfois après une phase de guérison. On parle de forme longue de la maladie, de rechute, voire de séquelles. Fatigue, tachycardie, perte de l’odorat et du goût… Ces signes cliniques inquiètent beaucoup de personnes infectées qui ne parviennent pas à se défaire du virus.
C’est le cas de cette jeune femme de 28 ans qui a été testée une première fois positive au Covid le 5 avril dernier. « Je suis ambulancière et j’ai travaillé plus de cinquante heures par semaine fin mars, pour transférer des patients dans les hôpitaux. Nous étions mal protégés, mal informés. Je suis tombée malade assez sévèrement », raconte la Mosellane qui souhaite conserver l’anonymat.
Quinze jours d’hôpital, une sortie puis une rechute
Elle est hospitalisée durant quinze jours à Saint-Avold. Fièvre, courbatures, détresse respiratoire… Les symptômes classiques. « J’ai été mise sous oxygène mais je n’ai pas été intubée. Je suis sortie de l’hôpital le 22 avril et j’allais plutôt bien ». Mais quelques jours plus tard, son état de santé décline à nouveau. « J’ai commencé à avoir de fortes migraines, des nausées, des palpitations cardiaques. Les courbatures sont revenues. J’ai parfois l’impression d’avoir un corps étranger dans la gorge ou quelque chose qui presse sur ma poitrine. J’ai perdu le goût et l’odorat, ce qui n’était pas le cas au mois d’avril ». Un deuxième test PCR pratiqué à la mi-mai se révèle encore… positif.
« Je me sens incomprise, abandonnée »
Le médecin traitant de la patiente lui parle de séquelles psychologiques. Insatisfaisant pour elle. « On m’a prescrit des antidépresseurs. J’ai refusé de les prendre. Je sais que j’ai mal, je n’invente pas. Je me sens incomprise, abandonnée. Je suis retournée une dizaine de fois aux urgences ». Elle trouve du réconfort sur les réseaux sociaux. Sous le hashtag #apresJ20 #apresJ60, les témoignages de Covid persistants se multiplient sur Facebook ou Twitter.
« Je constate que d’autres gens vivent le même calvaire que moi. Je crois qu’il faut améliorer le suivi et la prise en charge des personnes ayant des formes longues de coronavirus », conclut la jeune femme. Elle n’a toujours pas pu reprendre une activité professionnelle. Elle est en accident de travail et espère faire reconnaître son Covid comme maladie professionnelle. Mais c’est encore un autre combat.
Stéphane Mazzucotelli (Le Républicain Lorrain)