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Washington ferme un consulat de Chine, « provocation » répond Pékin


En guise de représailles, "la Chine devrait fermer le consulat américain à Hong Kong !", suggérait un internaute chinois sur la plateforme Weibo, mercredi. (photo AFP)

Coup de théâtre dans l’escalade sino-américaine : les États-Unis ont ordonné à la Chine de fermer son consulat à Houston, Pékin menaçant à son tour les États-Unis de « représailles ».

L’annonce de cette décision mercredi intervient sur fond de tensions exacerbées entre les deux puissances sur plusieurs fronts : loi controversée sur la sécurité nationale à Hong Kong, accusations d’espionnage, situation des droits de l’homme au Xinjiang (nord-ouest) notamment. Le consulat a été fermé « afin de protéger la propriété intellectuelle américaine et les informations privées des Américains », s’est justifiée l’administration Trump sans plus de précisions. « La Convention de Vienne dit que les diplomates doivent ‘respecter les lois et règles du pays hôte’ et ‘ont le devoir de ne pas s’ingérer dans les affaires internes de cet État’», a indiqué dans un communiqué la porte-parole du département d’État, Morgan Ortagus.

Sans beaucoup plus de détails, la diplomatie américaine a ajouté que le régime communiste s’était par le passé livré à « un espionnage massif » aux États-Unis et s’y était « mêlé de politique intérieure », avait « exercé des pressions sur des responsables économiques » et « menacé des familles de Sino-Américains résidant en Chine ». Selon plusieurs médias de Houston, les pompiers ont été appelés mardi soir au consulat pour des documents qui auraient été brûlés dans la cour du bâtiment. La police locale a confirmé sur Twitter que de la fumée avait été observée mais que les secours « n’avaient pas été autorisés à entrer » dans l’enceinte du consulat.

La Chine dispose de cinq consulats aux États-Unis. Celui de Houston au Texas a été le premier ouvert en 1979, l’année de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Il compte 900 000 citoyens chinois inscrits dans ses registres. Sa fermeture constitue « une provocation politique lancée unilatéralement par la partie américaine, qui viole gravement le droit international », a dénoncé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. « La Chine condamne fermement cette action scandaleuse et injustifiée », a-t-il ajouté, menaçant Washington de « représailles ».

Deux Chinois inculpés pour des cyberattaques

Outre une ambassade à Pékin, les États-Unis disposent de cinq consulats en Chine continentale et d’une représentation à Hong Kong. Le Global Times, quotidien chinois au ton résolument nationaliste, se fendait mercredi d’un sondage sur Twitter – bloqué en Chine – pour demander aux internautes étrangers de choisir quel consulat américain devrait fermer en représailles. Le sujet faisait largement réagir sur l’internet chinois. « La Chine devrait fermer le consulat américain à Hong Kong ! », pestait un internaute sur la plateforme Weibo, alors que Pékin a plusieurs fois dit soupçonner les États-Unis d’être derrière les manifestations de l’an dernier dans l’ancienne colonie britannique.

Sans lien apparent, la décision de fermer le consulat de Houston intervient après l’inculpation aux États-Unis de deux Chinois mis en cause pour des attaques informatiques contre des entreprises engagées dans la recherche d’un vaccin anti-Covid-19. Le ministère américain de la Justice a annoncé mardi l’inculpation de Li Xiaoyu, 34 ans, et Dong Jiazhi, 33 ans, « deux pirates informatiques chinois (qui) travaillaient avec le ministère chinois de la Sécurité d’État ». Pékin a balayé ces accusations. « Le gouvernement chinois est un fervent défenseur de la cybersécurité et il s’est toujours opposé aux cyberattaques », a assuré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, appelant les États-Unis à « immédiatement cesser leurs calomnies et leur diffamation » à l’encontre de son pays. Li Xiaoyu et Dong Jiazhi, qui n’ont pas été arrêtés, se trouvent a priori en Chine.

Le gouvernement de Donald Trump a adopté ces derniers mois un ton très critique envers la Chine, accusée par le président d’avoir dissimulé l’ampleur de la propagation du nouveau coronavirus lors de son apparition dans le centre du pays fin 2019. En pleine escalade des tensions avec Washington, la Chine a par ailleurs mis en garde mercredi ses étudiants aux États-Unis – plus de 300 000 – contre les « interrogatoires arbitraires ».

AFP/LQ