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[Basket] Gréngewald ouvre la porte à l’Europe


Tessy Hetting et ses coéquipières de Gréngewald vont connaître l'émotion des joutes européennes la saison prochaine. (Photo : Luis Mangorrinha)

La présence des clubs luxembourgeois en Coupe d’Europe est un vrai serpent de mer. On en parle souvent, mais rien ne se passe. Gréngewald, champion dames 2019, a décidé de se lancer pour de bon !

L’annonce, tombée lundi soir, fait l’effet d’une bombe : Gréngewald a décidé de participer à l’Eurocup la saison prochaine !

Après plus d’une décennie d’absence des parquets européens, un club a enfin décidé de se donner les moyens de connaître le frisson des joutes continentales auxquelles tous les autres sports co au Luxembourg participent chaque année. Et parfois avec beaucoup de bonheur et de réussite.

C’est donc Gréngewald, l’un des meilleurs clubs féminins du Grand-Duché, qui a annoncé officiellement qu’il se lançait dans l’aventure.

À la mi-avril, le coach, et ancien sélectionneur national notamment, Hermann Paar expliquait dans nos colonnes que le seul moyen de faire progresser le niveau du championnat était de se frotter à une concurrence internationale. Et, donc, de revenir en Coupe d’Europe : «Bien sûr, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais c’est possible», confiait le technicien allemand.

Et effectivement, c’est a priori possible, comme le confirme le même Hermann Paar, joint hier après cette annonce tonitruante : «L’idée est venue depuis qu’on a gagné le championnat l’an passé. Elle s’est développée tout au long de la saison et on comptait attendre la fin de cet exercice pour la concrétiser. Maintenant, la crise du corona est passée par là, mais cela ne nous a pas arrêtés. Nous comptons être présents de manière régulière et sur le long terme en Coupes d’Europe. On en a parlé avec l’équipe et toutes les filles nous ont suivis. C’est un pas que nous devons faire. Que toute l’équipe veut faire.»

S’installer durablement dans la compétition

On l’aura compris dans les paroles de l’homme qui connaît certainement le mieux le basket féminin au Luxembourg, il ne s’agit pas que d’un coup d’éclat d’un soir. L’idée est que le club s’installe de manière durable et se confronte régulièrement à ses homologues européens.

Évidemment, pour Gréngewald, le plus dur commence. D’ailleurs, dans son communiqué, la formation de Hostert explique s’attendre à des moments compliqués. Mais c’est la seule manière pour ses joueuses d’acquérir une expérience internationale sans nulle autre pareille.

Une expérience que n’a pas encore connue Tessy Hetting, pilier de Gréngewald et cocapitaine de la sélection nationale. Pour qui cette annonce est une excellente nouvelle : «Ça me fait très plaisir pour plusieurs raisons. Déjà, le basket luxembourgeois compte à nouveau une présence en compétitions internationales au niveau des clubs. Ensuite, pour le club, qui investit énormément dans le développement des jeunes, cette Coupe d’Europe est un pas supplémentaire dans sa vision à long terme.»

Et d’ajouter : «Pour l’équipe, ça fait toujours plaisir de se mesurer à des adversaires internationaux. Ce sera certainement une très bonne expérience, notamment pour le développement de tout le potentiel de nos jeunes joueuses.»

Et sur un plan personnel, même si elle a déjà connu les compétitions internationales avec l’équipe nationale, les JPEE et compagnie, ce sera une découverte : «J’ai participé à beaucoup de compétitions, mais l’Eurocup n’en fait pas partie. Quand l’équipe nationale avait participé en 2006-2008, j’étais aux États-Unis. Donc, je vais encore avoir la chance de participer à une telle compétition avant la fin de ma carrière, c’est top!»

Treize ans d’absence sur la scène européenne

Si Gréngewald a choisi de franchir le pas, c’est pour développer ses joueuses. Et également parce que l’équipe est composée en grande partie de joueuses qui font ou ont fait partie de l’équipe nationale. Et que cette expérience sera de toute façon profitable. Même si les débuts risquent d’être un peu compliqués.

Si les clubs luxembourgeois n’étaient pas en Coupe d’Europe, c’est d’abord et avant tout pour des raisons de coûts. Et même si ça va coûter cher, Gréngewald travaille avec une agence marketing chargée de mettre en place un concept attractif pour les partenaires qui voudront se joindre à cette aventure quelque peu historique.

En effet, la dernière fois qu’on a vu un club luxembourgeois aligné en Coupe d’Europe remonte à 13 ans. Une éternité. À l’époque, l’équipe luxembourgeoise coachée par Hermann Paar (déjà) s’était inclinée en deux manches face aux Lituaniennes d’Arvi Marijampole.

Maintenant, on attend de savoir à quelle sauce Gréngewald va être mangé : «Ça dépend du nombre de clubs inscrits. S’il y en a 32, 40 ou 48, on va avoir directement la phase de poules avec 4 équipes par poules, donc trois matches à la maison et trois à l’extérieur. Sinon, on devra peut-être passer par une phase de préqualification», précise encore Tessy Hetting, très au fait de toutes ces questions, puisqu’elle est également directrice technique et administrative auprès de la FLBB.

Pour connaître le nom du ou des adversaire de Gréngewald, il faudra encore patienter un petit mois. En effet, le tirage est prévu pour le 17 août. On a hâte d’y être !

Romain Haas