La ballerine et chanteuse de music-hall Zizi Jeanmaire, connue pour son « Truc en plumes » et dont la carrière est étroitement liée à celle du chorégraphe Roland Petit, est décédée vendredi à 96 ans.
« Ma maman s’est éteinte paisiblement cette nuit à son domicile de Tolochenaz dans le canton de Vaud », en Suisse, a indiqué à sa fille Valentine Petit, jointe au téléphone. Une cérémonie publique aura lieu en septembre pour lui rendre hommage, a-t-elle précisé.
« Petit rat » de l’Opéra acclamé quelques décennies plus tard pour son « Truc en plumes », Zizi Jeanmaire a fait bouger les lignes entre danse classique et music-hall au cours d’une carrière d’une remarquable longévité.
L’annonce de son décès a suscité de nombreuses réactions émues dans le monde de la danse. « Une femme et une artiste exceptionnelle nous quitte. Zizi Jeanmaire restera à jamais dans nos mémoires, unique et inimitable. Zizi on t’aime », a écrit sur Instagram Manuel Legris, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris.
« Jamais nous t’oublierons chère Zizi », a commenté l’ancienne étoile Marie-Agnès Gillot.
Née Renée Jeanmaire le 29 avril 1924, c’est à la barre de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris que celle qui se fera ensuite appeler « Zizi » rencontre le futur chorégraphe et son futur mari, Roland Petit, décédé en 2011. Ils ont seulement 9 ans.
Entrée en 1933 dans la vénérable maison, elle a intégré le corps de ballet sept ans plus tard, puis l’a quitté au sortir de la Seconde guerre mondiale. « Roland, lui, avait envie de créer sa propre compagnie », racontait-elle dans un entretien en 2008. Ce sera les Ballets des Champs-Elysées, puis ceux de Paris.
La troupe, dans laquelle danse Zizi Jeanmaire, se révélera dans Carmen, adoptant la coupe courte qui ne la quittera plus, puis La Croqueuse de diamant en 1950. Un passage aux Etats-Unis les fait participer aux films de Hollywood et aux revues de Broadway.
« Mon truc en plumes », créé à Paris en 1961, imprime durablement l’image de Zizi Jeanmaire, délurée et chic à la fois. Son interprétation dans « Le jeune Homme et la mort », aux côtés de Rudolf Noureev, pour une version filmée est largement saluée.
En 1970, le couple avait repris la direction du Casino de Paris. Roland Petit fonde ensuite la compagnie des Ballets de Marseille.
AFP