Les chiffres bruts sont sans appel. Après les 146 cas confirmés au bout de la semaine du 22 juin, ce sont 289 infections au coronavirus qui ont été enregistrées entre le 29 juin et le 5 juillet. En attendant le décompte affiné du ministère de la Santé, la semaine écoulée s’est soldée par 403 nouvelles infections. Si le nombre de patients en soins intensifs reste très bas, le nombre d’hospitalisations ne cesse d’augmenter.
Ce bilan inquiétant a amené 11 pays à placer le Luxembourg sur une liste rouge. Comme redouté par le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, deux de nos trois pays voisins ont classé à leur tour le Grand-Duché comme zone à risque. Aucune fermeture de frontière n’est envisagée. Pour l’instant…
Mardi, la Belgique a fait un pas de plus en demandant à ses citoyens de respecter une quarantaine et de se faire dépister à leur retour d’un déplacement au Luxembourg. Cette nouvelle mesure risque d’avoir un impact sur le choix des Belges de venir passer leurs vacances au Grand-Duché. La question des travailleurs frontaliers reste à trancher.
L’Allemagne, de son côté, appelle ses citoyens à renoncer à tout déplacement non essentiel au Luxembourg. Les voyages touristiques font partie intégrante de cet avis de voyage. En Sarre, les voyageurs luxembourgeois devront même respecter une quatorzaine. La Rhénanie-Palatinat impose de présenter un test négatif vieux de moins de 48 heures ou, à défaut, l’observation d’une quatorzaine.
Le seul renvoi au fait que le Grand-Duché procède à un nombre record de tests par 100 000 habitants (9 500 contre 500 dans nos pays voisins) ne tient plus la route. La ministre de la Santé, Paulette Lenert, précise elle-même que moins de 15 % des nouveaux cas sont liés aux tests à grande échelle. La part des infections de non-résidents est aussi assez réduite.
L’isolement du Luxembourg est aujourd’hui un fait. La première épreuve majeure post-état de crise attend le gouvernement.
David Marques