Parmi les nombreux mouvements de l’intersaison, celui de Dean Gindt est un des plus marquants. En effet, après une décennie sous les couleurs du Sparta, il rejoint la Résidence.
Il fallait bien que ça s’arrête un jour. Et la saison prochaine, après une décennie de bons et loyaux services qui lui auront procuré d’immenses joies et également quelques cruelles désillusions, ce n’est pas sous le maillot du Sparta qu’on retrouvera Dean Gindt : «C’est comme dans une longue relation. Si, à la fin, ça ne fonctionne plus, tu dois te séparer pour retrouver une nouvelle motivation.» Pour trouver ce nouvel élan en quittant une équipe qui a fait le ménage ces deux dernières saisons parmi les joueurs un peu âgés (Xavier Engel et Thierry Abdiu, notamment), l’ailier fort a donc décidé de rebondir du côté du promu walferdangeois : «Ils m’avaient déjà demandé à plusieurs reprises par le passé de les rejoindre. Cette fois, j’ai accepté», confie le joueur de 29 ans.
À la Résidence, il évoluera sous les ordres d’Alexis Kreps, ancien du Sparta avec qui il s’entend très bien. Il y côtoiera le fils d’Alexis, le très talentueux et parfois imprévisible Malcolm, sans oublier Tom Konen ou encore Xavier-Robert François, l’international luxembourgeois qui vient d’avoir la confirmation qu’il pourra continuer d’être sur le parquet en même temps que les deux pros : «Avec deux Américains, Xavier, moi qui peux jouer comme ailier fort et Tom, cela fait une bonne base. Alex est un coach strict, qui connaît le basket et qui sait ce dont l’équipe a besoin. Si tout le monde est en bonne santé, ça peut le faire», salive d’avance Dean Gindt.
Taille et expérience au service de la Résidence
Avec ses 263 matches (statistiques officielles du site de la FLBB) au compteur, il aura bien sûr notamment pour rôle de faire partager son immense expérience : «Je suis là pour motiver les jeunes. Je ne suis pas du genre à fuir mes responsabilités, donc je suis prêt à les prendre quand il le faudra. Et ma taille et ma capacité à défendre sur les Américains sont un atout supplémentaire», explique encore l’homme qui accuse 201 cm sous la toise.
Pour Dean Gindt, quitter le Sparta est forcément un crève-cœur. Et quand on lui demande d’ouvrir la boîte à souvenirs, ceux-ci s’accumulent à l’envi. À tel point qu’il lui est difficile de choisir les meilleurs. Et de détailler : «J’ai connu beaucoup de bons moments avec le Sparta. Il y a forcément le titre (NDLR : en 2012) avec Larrie (Smith) et Kasey (Ulin). La finale de Coupe, la demi-finale de Coupe. J’ai eu le privilège de jouer avec Larrie pendant deux ou trois ans…»
Malgré tout, son plus grand moment restera la seconde manche de la finale remportée au Grimler sur le parquet du T71, pourtant favori : «Je m’étais fait opérer de l’épaule trois mois avant. Quand j’entre, je marque un panier au buzzer juste avant la mi-temps. J’ai aidé l’équipe à remporter ce titre», sourit celui qui avait inscrit 9 points dans cette victoire mémorable face aux Schumacher, Muller, Ruffato, Stephens et autres Delgado ou Kieffer.
Un point d’orgue qui intervient donc après un retour de blessure. Malheureusement, une réalité à laquelle Dean Gindt sera souvent confronté tout au long de sa carrière.
Les croisés, le ménisque, nez cassé, doigts cassés…
Cette épaule opérée ? Il avait dû s’y résoudre après pas moins de… trois dislocations : «La première c’était en équipe nationale, les deux fois suivantes en matches de championnat. J’ai été opéré en janvier 2012 et je suis revenu juste à temps pour jouer les finales en mai.» Il estime à 7 le nombre de mois perdus à cause de sa fichue épaule.
Il y a bien sûr eu des nez cassés, qui l’ont obligé à jouer parfois avec un masque. Des doigts cassés aussi : «Je joue assez physique», reconnaît-il.
Mais le pire restait encore à venir. C’était en février 2019 quand, à l’entraînement, il s’est fait les croisés. Verdict : 287 jours d’absence! Revenu début décembre, il est obligé de quitter à nouveau les parquets le 24 janvier, lors du match contre l’Amicale. Cette fois, c’était le ménisque qui était touché : «Je devais revenir pour le 28 mars, le jour de mon anniversaire», se remémore-t-il. Évidemment, le Covid-19 est passé par là.
Depuis, Dean Gindt, qui a connu également des changements sur les plans personnel et professionnel, s’est remis sur pied, il a travaillé physiquement et s’est regonflé moralement. Prêt à retrouver ses nouveaux coéquipiers… justement ceux face à qui il aurait dû jouer le 28 mars. En effet, le Sparta devait se rendre sur le parquet de… la Résidence. Vous avez dit signe du destin…
Nouveau joueur de la Résidence, Dean Gindt devrait débuter le championnat au Um Ewent, sur le parquet de Contern, où il a découvert la Nationale 1. C’était il y a déjà bien longtemps…
Romain Haas