Les clubs du pays avaient jusqu’à lundi minuit pour voter sur la nouvelle répartition des divisions. Nous avons interrogé un président par niveau, pour tâter le terrain. Et c’est très disparate.
La fédération devrait donner les résultats mercredi. Ou jeudi au plus tard. Il y a trois petites semaines qu’elle a soumis aux clubs son projet de réforme des divisions en raison des nombreux atermoiements nés des montées-descentes engendrées artificiellement par la crise du coronavirus et l’arrêt des compétitions qui en a découlé.
Au sujet de la nouvelle répartition proposée par Mondercange, il semblerait que seule la forme compte; suis-je gagnant ou suis-je perdant? Le fond, qui est tout de même affaire de compétitivité globale et de qualité de jeu, tout le monde s’en soucie, mais tout le monde avoue que le «problème» arrive en seconde position dans l’ordre des priorités.
Nous sommes donc parti à la rencontre de cinq présidents pour leur demander leur avis.
BGL Ligue
Michael Schenk (Wiltz) : «Cela va permettre une meilleure représentation du Nord»
«Nous, on y est favorables, on a voté pour. Je suis d’avis que ce modèle de répartition permet une meilleure répartition géographique et donc une meilleure représentation du Nord. Et nous, on a pensé au Nord parce qu’il n’est pas assez présent dans l’élite. De toute façon, jouer à seize équipes, même dans les divisions en dessous de la DN, peut être intéressant.
Selon moi, la BGL Ligue sera bien équilibrée à seize équipes. Ceux qui disent qu’il faut moins de clubs, ce sont des gens qui se pensent pros sans l’être. Le football, c’est pour tout le monde, pas pour une société élitiste qui se pense supérieure. Je pense que ce projet va passer, mais pas de beaucoup. Disons 60-40.»
Avec ce projet, la DN serait portée à 16 équipes avec deux descentes directes et deux barragistes
Promotion d’honneur
Patrick Hutmacher (Bettembourg) : «La chance de se maintenir est tout simplement plus grande comme ça»
«C’est une bonne chose et qu’on ne me dise pas que c’est parce qu’on est montés en PH : on était premiers de notre série de D1, donc on devait monter! Mais maintenant qu’on est en PH, avec la période de transition annoncée, on aurait dû être au pire 8e pour ne pas avoir de souci avec la relégation. Avec cette réforme, on est plus et seules quatre équipes peuvent descendre en fin de saison prochaine. La chance de se maintenir est tout simplement plus grande comme ça.
Et puis je pense qu’installer seize équipes tout en haut va ramener également plus de concurrence. Je ne suis pas de l’avis de ceux qui disent que le niveau va baisser. D’ailleurs, j’ai eu un retour de la Ligue (NDLR : la LFL) et tous les clubs de l’élite sont pour. Bon, quelques-uns disent quand même que ce n’est pas forcément une bonne chose, mais qui? Les quatre ou cinq plus gros budgets? Non, cette réforme va passer.»
Avec ce projet, la PH serait portée à 16 clubs, avec deux montées directes, deux barragistes qui affronteraient des équipes de DN, deux descentes directes et deux barragistes qui affronteraient des équipes de D1
Division 1
Jean-Marie Dupont (YB Diekirch) : «Cela fait plus de frais d’arbitrage, de frais kilométriques, de primes…»
«Je pense que ce n’est pas bien. Avoir quatre clubs de plus dans la série, cela devient trop cher pour un club comme le nôtre. Bon, ce n’est pas un énorme problème non plus, hein! Si les clubs votaient oui, il faudrait bien accepter et s’adapter. Mais plus de clubs, ça fait plus de matches, plus de frais d’arbitrage, plus de frais kilométriques, plus de primes de match à payer aussi. Et en plus, la qualité de notre football va baisser.
Je n’ai pas pu parler trop avec d’autres présidents de club à ce sujet, mais, selon moi, les divisions les plus hautes sont pour le oui et les divisions les plus basses sont pour le non.»
Avec ce projet, la Division 1 serait scindée en deux séries de 16 équipes avec, pour chacune, une montée et un barragiste qui affronterait une équipe de PH, et deux descentes et deux barragistes qui affronteraient deux équipes de D2.
Division 2
Michel Alves (Lasauvage) : «Non mais sincèrement, qui pourrait voter contre le fait de monter?»
«Bon, il faut rester logique et moi je suis logique : dans cette histoire, on aurait des concurrents directs qui monteraient en Division 1 comme Bertrange, le CS Oberkorn, le Luna et il n’y aurait plus vraiment que Belvaux dans notre catégorie, donc avec ce référendum, il pourrait y avoir les conditions pour qu’on monte. Ce peut être notre chance, carrément! On a d’ailleurs fait des efforts en ce sens et croyez-moi, on ne finirait pas la saison avec un petit point! Donc, oui, ce référendum et ce qu’il propose, ça nous intéresse, même si cela sera plus intéressant sportivement que financièrement.
Mais je dirais que tous les clubs qui se retrouvent en position de monter grâce à ce projet vont voter pour. Non mais sincèrement, qui voterait contre le fait de monter ? En même temps, certains ont bâti des équipes pour jouer en D2 et vont se retrouver en D1. Pour eux, ce sera dur. Des choses vont se passer ces prochains mois, c’est une évidence.»
Avec ce projet, la Division 2 serait scindée en deux séries de 14 équipes avec, pour chacune, deux montées et deux barragistes qui affronteront deux équipes de D1, une relégation et un barragiste.
Division 3
Jean-Marie Mossong (Gasperich) : «Il aurait été plus simple et logique de faire une troisième série en Division 2»
«Il n’est pas normal que la Division nationale et la Promotion d’honneur votent pour nous, comme on n’a rien à dire sur ce qui se passe en Division nationale ! C’est une grande faute de la fédération de demander comme ça, à tout le monde. On se fait baiser, c’est très clair ! Pour moi, il aurait été plus simple et logique de faire une troisième série en Division 2.
La Division 2 pense pareil, mais ils vont quand même voter pour. Et nous, on va se retrouver dans une série à onze avec des jeunes qui refuseront de venir renforcer nos clubs parce qu’ils n’ont tout simplement pas envie. C’est logique, mais c’est dur. Ils avaient la chance de faire trois séries et finalement, ils ont opté pour le truc le moins difficile.
Et je suis certain que ça va passer. C’est même sûr et certain. Et on fait quoi, les équipes qui ne montent pas? On reste dans cette tout petite division à onze qui peut encore être réduite si un club disparaît? Je suis déjà allé prendre le micro au congrès de la FLF pour me plaindre de ce que le RFCU vient nous prendre tous nos jeunes joueurs. Si ce référendum passe, vous pouvez être sûr que je vais retourner sur l’estrade en octobre ou novembre, à l’assemblée générale.»
Avec ce projet, la Division 3 serait portée à 11 clubs, avec deux montées et deux barragistes.
Recueilli par Julien Mollereau