« Quand il m’a étranglée, il m’a dit qu’il allait me tuer. » Coups, insultes, menaces, viols, harcèlement… C’est d’un véritable calvaire dont la quinquagénaire avait fait le récit, à la barre. Sur le banc des prévenus : son entretemps ex-mari âgé de 50 ans.
Depuis juillet 2017, ils sont divorcés. Selon elle, « des problèmes il y en a eu toute la vie ». Ça a débuté assez vite après leur mariage au Portugal au début des années 90 et ça s’est poursuivi au Luxembourg après leur déménagement en 2011. Pour que la langue de l’épouse se délie, il a toutefois fallu attendre le début de l’année 2016. D’abord, elle s’était confiée à son médecin. Puis ensuite, le 24 janvier 2016, elle avait composé le 113. Elle venait tout juste de s’échapper de la chambre conjugale de leur appartement à Schifflange. Elle déclarait avoir notamment été victime d’une tentative de viol. Le certificat médical établi avait fait état, entre autres, d’hématomes et de griffures au cou.
L’époux avait été expulsé du domicile. Mais à partir de cette date, le dossier fait état de faits de harcèlement. Rien que le premier mois, l’enquête avait mis au jour 44 SMS et 28 appels. Alors qu’il se trouvait sous contrôle judiciaire, il l’aurait aussi régulièrement suivie jusqu’à son travail et aurait attendu qu’elle sorte… Tout cela semble avoir pris fin début mars 2017.
Jusqu’au bout, le prévenu, placé sous contrôle judiciaire, avait clamé son innocence. « La victime dans cette affaire, c’est moi. » Voilà ses derniers mots face aux juges. Selon lui, sa femme avait inventé toute cette histoire de viols et de menaces pour pouvoir vivre avec son nouvel ami.
5600 euros alloués à l’ex-épouse
Dans son réquisitoire, le parquet n’avait pas hésité à le qualifier d’« homme possessif, jaloux, agressif et dangereux » : « il ne digère pas la rupture, il suit donc sa femme en voiture, l’attend à la sortie de son travail… » La 13e chambre criminelle a condamné, jeudi après-midi, le quinquagénaire à quatre ans de prison avec sursis et une amende de 1 000 euros. Les juges n’ont au final pas suivi les réquisitions du parquet qui réclamait 36 mois de prison et demandait à ce que cette peine soit assortie d’un sursis probatoire avec l’obligation de fréquenter le service de consultation et d’aide pour auteurs de violences «Riicht eraus» et qu’il se tienne éloigné de madame.
L’ex-épouse, qui s’était constituée partie civile, se voit allouer au total 5 600 euros de dommages et intérêts et une indemnité de procédure de 500 euros. Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel.
Fabienne Armborst