Le Statec luxembourgeois livre une vision économique sombre des deux prochaines années : le PIB luxembourgeois va enregistrer un recul de 6% en volume en 2020, puis un rebond de 7% l’année d’après… « en cas de normalisation au courant de l’année 2020 ». Mais une belle épargne « forcée » constitue un potentiel de rebond éventuel.
+1% d’augmentation du PIB en volume sur les deux prochaines années : c’est 3% de moins que la trajectoire prévue avant le virus. Et encore, c’est le meilleur des scénarios. En cas de reconfinement tout serait remis en cause : rien n’est à exclure, quand on sait que des régions allemandes à 350 km du Grand-Duché ont pris des mesures de 2e vague.
L’affaissement conjoncturel se traduira par « une nette dégradation des finances publiques », précise le Statec. Alors que le dernier budget de l’état luxembourgeois avait atteint un record (ref), les recettes devraient fondre de 5% en 2020. Cette baisse des recettes vient de deux sources : l’érosion des bases fiscales (moins de taxe sur les entreprises, sur le revenu des employés, sur la TVA etc.) et le coût des mesures anti-crises (2,5 points de PIB).
Reste que pendant le confinement, les Luxembourgeois ont peu dépensé. Ce « magot » n’est pas insignifiant : les dépôts à vue ont augmenté de 3,2% au mois de mars et 2,3% en avril. « Une telle hausse des dépôts n’avait pas été observée depuis dix ans ». Pour donner un ordre d’idée, au zone euro, les dépôts se sont accrus de 2% (Allemagne) à 6% (Grèce).
« Cette épargne constitue un potentiel de rebond », note le Statec, qui prévient toutefois : « le risque que cette épargne ce transforme en épargne de précaution » est élevé.
LQ