Le seuil des dix millions de cas de Covid-19 dans le monde devrait être atteint la semaine prochaine alors que l’épidémie n’a pas encore atteint son pic dans la région des Amériques, a averti mercredi l’OMS.
« Au cours du premier mois de cette épidémie, moins de 10 000 cas ont été signalés à l’OMS. Au cours du mois dernier, près de 4 millions de cas ont été signalés. Nous nous attendons à atteindre un total de 10 millions de cas la semaine prochaine », a déclaré le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse virtuelle.
Selon un bilan établi à partir de sources officielles, la pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 477 570 morts dans le monde depuis que la Chine a fait officiellement état de l’apparition de la maladie en décembre.
Plus de 9 279 310 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires. Les États-Unis, qui ont recensé leur premier décès début février, sont le pays le plus touché avec 121 225 décès. Viennent ensuite le Brésil (52 645), le Royaume-Uni (42 927), l’Italie (34 675) et la France (29 720).
Si l’on rapporte le nombre de morts à la population du pays toutefois, les pays les plus touchés sont par ordre décroissant la Belgique, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, la Suède, la France, les États-Unis, le Brésil.
Le pic pas encore atteint en Amérique
« L’épidémie dans le continent américain est très intense, en particulier en Amérique centrale et du Sud », a souligné en conférence de presse Michael Ryan, le directeur des questions d’urgence sanitaire à l’OMS. « Nous avons constaté une tendance continue et préoccupante, avec beaucoup de pays qui connaissent des augmentations de 25 à 50 % au cours de la semaine dernière », a-t-il ajouté. « Malheureusement, la pandémie dans beaucoup de pays du continent américain n’est pas parvenue à son pic », a-t-il dit, en soulignant que le niveau élevé de transmission du virus ne permet pas à ces pays d’en finir avec les « mesures sanitaires et sociales extrêmes ».
Le haut responsable a souligné que la durée de l’épidémie et sa trajectoire dépendaient de l’action entreprise par les gouvernements. « Il est très difficile de faire face à cette pandémie (…) à moins de réussir à isoler les cas et à mettre en quarantaine les contacts. En l’absence d’une telle capacité, le spectre de nouvelles mesures de confinement ne peut être écarté », a-t-il dit.
« Nous voudrions vraiment insister auprès des gouvernements du continent américain sur la nécessité d’avoir une approche globale, une communication très claire vis-à-vis des citoyens sur les mesures à prendre (…), et d’investir fortement dans les infrastructures de santé publique pour tester, isoler et mettre en quarantaine les cas », a-t-il insisté. Le chef de l’OMS a pour sa part souligné que « l’un des moyens les plus efficaces de sauver des vies est de fournir de l’oxygène aux patients qui en ont besoin », ceux atteints des formes graves de la maladie ne pouvant pas suffisamment apporter d’oxygène dans leur sang. Ces malades reçoivent donc de l’oxygène médical, mais « la demande est actuellement supérieure à l’offre », a-t-il prévenu. .
LQ/AFP