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Basket au Luxembourg : pro et non-JICL, c’est pareil ?


L'équipe de Walferdange en 2018. Comment composer les équipes pour la saison prochaine ? (Photo d'archives : Marcel Nickels)

L’Assemblée générale de la Fédéraltion luxembourgeoise de basket (FLBB), samedi, promet d’être mouvementée. Au-delà de la question du mode de championnat, se pose également celle du nombre de non-JICL à la fois sur le parquet. Au grand dam de la Résidence.

Même s’il n’y a plus eu de rencontres depuis maintenant plus de trois mois, l’actualité du basket luxembourgeois n’a quasiment pas pris de pause pendant toute cette période.
Depuis que, fin mars, par la voix de son président Henri Pleimling sur une vidéo faite à la maison, la FLBB a annoncé sa décision de clôturer le championnat et donc, de valider les positions au moment de l’arrêt, on n’a pas arrêté de discuter dans tous les sens.
Il y a d’abord eu cette volée de bois vert à l’encontre de la fédération, qui expliquait assumer ses responsabilités et ne pas avoir d’autres possibilités au vu de ses statuts. Et tant pis pour l’Amicale, Contern ou encore Soleuvre, qui se voyaient privés d’une chance de jouer dans l’élite la saison prochaine. Ensuite, on a eu droit à une volte-face de la FLBB qui a proposé, pour apaiser les tensions, une assemblée générale extraordinaire (AGE) afin de modifier le mode de championnat. La fédération elle-même, y est allée de sa proposition (à 20 !), alors que deux formules se sont opposées, l’une à 10 et l’autre à 12. Mais comme aucune des deux n’a obtenu – de très peu – la majorité absolue requise (les statuts ne permettent pas de voter pour l’une, contre l’autre mais à chaque fois de valider ou non chaque proposition formulée), on se retrouve face à une nouvelle assemblée générale extraordinaire, qui se déroulera samedi prochain.

Éviter le précédent Amicale

Avec, cette fois, deux propositions de mode de championnat : à 12 ou à 13, voire à 10 si aucune ne recueille la majorité absolue.
Mais quand on consulte l’ordre du jour de cet énième rassemblement fédéral, on constate qu’une autre question est soumise au vote, comme lors de la dernière AGE à la mi-mai : le nombre de joueurs non-JICL sera au programme.
En effet, le T71, soutenu par plusieurs autres formations (Sparta, Contern, Arantia, BC Mess, Avanti), demande à ce qu’on limite à deux simultanément sur le parquet le nombre de joueurs non-JICL. Il s’agit d’une requête visant à éviter le cas de figure de la saison précédente, quand l’Amicale, alors au pied du mur, avait décidé d’aligner lors de son premier match de play-downs, non pas deux mais bien trois pros (Kendrix, Perry, Speelman) sur le parquet en même temps (victoire contre le Telstar 88-73).

Même si les dirigeants de l’Amicale avaient rapidement fait machine arrière, devant le tollé général que cette décision avait engendré, le ver était déjà dans le fruit…
D’où cette volonté de la part de Marcel Wagener, le président du T71, de ne plus avoir affaire à ce genre de péripétie.
Seulement, cette règle porte sur le nombre de joueurs non-JICL, c’est-à-dire qui n’ont pas été formés au Luxembourg et pas sur les joueurs professionnels, donc dont c’est le métier et qui sont payés pour cela.

Et c’est bien cela qui chagrine, pour ne pas dire plus, Alain Weins, le président de la Résidence. En effet, le club walferdangeois, qui est certain de revenir en élite la saison prochaine quel que soit le mode de championnat, se sent directement visé par cette règle : «Lors de la dernière AGE, une proposition similaire avait été rejetée à 55 %. Mais cette fois, elle est limitée à une seule saison et à la seule Total League, si bien qu’elle pourrait passer.»

«Si elle passe, il ne peut plus jouer»

Ce que le dirigeant conteste, c’est que l’on fasse une sorte d’amalgame entre non-JICL et pro. D’ailleurs, il fait partie d’un groupe de travail qui planche depuis plusieurs mois sur une définition claire et précise du joueur pro : «Pas pour cette saison mais pour la prochaine.»
Et si la Résidence a mérité le droit de réintégrer l’élite, c’est grâce à son duo US Bivins-Neal, à ses Luxembourgeois (Kreps, Konen)… et à un autre non-JICL, le récent international luxembourgeois Xavier-Robert François : «C’est lui qui est le plus concerné par cette règle. Si elle passe, il ne peut plus jouer alors qu’il est luxembourgeois», résume le boss walferdangeois.

Au-delà d’une décision qu’il trouve injuste à l’encontre de son joueur, Alain Weins met également en avant l’aspect juridique : «Il y a déjà eu des problèmes avec la Commission européenne car au Luxembourg, il y a une sorte de ségrégation envers les joueurs européens. On a eu ce consensus pour trois non-JICL mais si maintenant, on limite à deux, on risque d’avoir des soucis avec la Commission européenne, qui pourrait bien forcer à ce qu’on ouvre tout.»
Hermann Paar, l’entraîneur de Gréngewald, chez les dames, prône d’ailleurs de son côté, pour 10 européens et 2 non-européens, ce qui résoudrait pas mal de problèmes, notamment chez les dames.
Le président de la Résidence n’en demande pas tant. Il espère qu’on laissera à son joueur Xavier-Robert François le droit de jouer. Réponse dans quelques jours.

Romain Haas