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Tests à large échelle au Luxembourg : 50 % y participent


Dans le cadre de cette stratégie, ce sont désormais 150 000 courriers d'invitation à se faire tester qui sont envoyés toutes les semaines, par le Luxembourg Institute of Health (LIH) (Photo : Alain Rischard).

Parmi les personnes qui ont reçu un courrier leur proposant de se faire tester volontairement au Covid, une sur deux, environ, décline l’invitation. La Task Force lance désormais 150 000 invitations par semaine.

Seuls 12 cas positifs ont pu être détectés sur les plus de 55 000 tests réalisés dans le cadre du «Large Scale Tester», à savoir les «tests à grande échelle», stratégie rapidement devenue inévitable, après le début de la crise sanitaire. En effet, cette stratégie de multiplication des tests permet de dépister très tôt des personnes asymptomatiques, afin de casser les chaînes de transmission du virus.

«Tests volontaires : pas d’amende en cas de refus!»

«Je rappelle que ce qui a été colporté, par rapport au caractère obligatoire de se soumettre à un test à grande échelle est faux ! Les tests peuvent uniquement être faits sur la base du volontariat. Il n’y a donc aucune amende de prévue, en cas de refus!», a tenu à souligner le Dr. Ulf Nehrbass, jeudi matin, depuis le Laboratoire national de santé (LNS).
En effet, il s’agit plutôt d’«une question de solidarité» que d’accepter de se faire tester, afin de ne pas risquer de propager le virus si l’on devait s’avérer positif, selon le Pr. Paul Wilmes du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine de l’université du Luxembourg.
D’un point de vue pratique et logistique, le Dr. Ulf Nehrbass a indiqué que «toute la procédure fonctionne bien grâce notamment au personnel professionnel, au matériel performant pour effectuer les tests. Tout cela est très positif !» Et une étape est supplémentaire vient tout juste d’être franchie : «Dans le cadre de cette stratégie déployée à grande échelle, ce sont désormais 150 000 courriers d’invitation à se faire tester qui sont envoyés toutes les semaines, par le Luxembourg Institute of Health (LIH)», ont indiqué les membres de la Task Force Covid-19.

Tests : 7 000 à 8 000 inscrits par jour

À noter que 20 000 tests peuvent être faits quotidiennement depuis le 11 juin et que de 7 000 à 8 000 personnes s’inscrivent actuellement par jour, afin de passer un test. Le taux de participation à ces «invitations» est de 50 %, soit une personne sur deux : un taux encore trop faible aux yeux des membres de la Task Force qui souhaiteraient le redresser. Le Pr. Paul Wilmes a également mis l’accent sur le fait «que le taux de reproduction viral remontait, de manière constante et ce, depuis deux semaines. Il est depuis quelque peu redescendu à 0,87».

Une deuxième vague? «Quelque chose de réel»

Cela signifie, qu’actuellement, une personne infectée peut en contaminer 0,87 autre. Soit moins d’une autre personne. Cela dit, malgré ce faible taux, Paul Wilmes a mis en garde : «Une deuxième vague n’est pas hypothétique, mais elle est quelque chose de réel», à prendre au sérieux donc. Pour étayer ses propos, le professeur a cité l’exemple les exemples d’États comme l’Iran et Israël, où la courbe du nombre d’infectés au Covid-19 remonte sérieusement.
Finalement, le Pr. Rejko Krüger y est allé d’un bilan de l’étude Con-Vince : en examinant un panel de volontaires statistiquement représentatif de la présence du virus du SRAS-CoV-2, l’étude avait pour objectif, à son lancement, d’identifier les personnes asymptomatiques et légèrement symptomatiques et de les suivre pendant un an. En clair, l’étude a visé à générer des données précises sur la prévalence et la transmission de la maladie, afin d’aider les décideurs politiques à prendre des décisions fondées sur des données probantes au cours des prochaines semaines.

«Présence d’anticorps pas synonyme d’immunité»

«Les données de près de 1 800 participants ont été collectées toutes les deux semaines. Dans la première phase, 5 des 1 842 sujets se sont révélés positifs, dans la deuxième phase, ils étaient 2 sur 1 751 et dans la troisième, un seul sur 1 678. Aucune personne infectée ne présentait de symptôme», dixit le Pr. Rejko Krüger. Cela étant, le professeur a immédiatement souligné que les résultats des tests d’anticorps avaient montré que 42 personnes sur 1 590 présentaient des anticorps, mais selon Rejko Krüger, «cela ne signifie pas qu’elles sont immunisées! De plus, avec un taux de prévalence actuel de 0,09 %, cela signifie que du 18 au 30 mai, 440 résidents ont été infectés et qu’ils ne le savent pas».

Claude Damiani

Des groupes de six personnes testés pour éviter une 2e vague

Il s’agit du nombre défini de personnes appartenant à des «bulles», ou des «segments de population», privées/familiales, ainsi qu’à des sous-groupes professionnels de collaborateurs, qui seront testés, par étape donc. Car si tous les résidents et travailleurs frontaliers auront été invités à se faire tester, au terme du processus de tests à grande échelle (annoncé le 27 juillet), chaque membre d’une même bulle de six personnes sera testé une fois par semaine.
En effet, tester les membres d’une même famille, ou les six travailleurs d’une même bulle, en même temps, n’aurait que «peu d’efficience», selon le directeur général du LIH, Ulf Nehrbass. Cette approche «permettra d’avoir une image représentative au niveau national et pourrait ainsi éviter une potentielle deuxième vague», a encore souligné Ulf Nehrbass, pour justifier cette stratégie qui est, rappelons-le, placée sous le signe du volontariat. Que les membres d’un même ménage ne soient dès lors pas étonnés de ne pas recevoir de courrier postal d’invitation à se faire tester en même temps.