L’important impact financier et économique ne sera pas la seule séquelle provoquée par la crise du coronavirus. L’impact sociétal et politique n’est pas non plus à négliger. Dans ce contexte, la tripartite annoncée pour début juillet constituera une étape décisive sur le long et épineux chemin en vue de sortir de trois mois d’état de crise. La lutte contre la nette hausse du chômage, que le ministre du Travail prédit à partir du mois prochain, constituera un enjeu majeur de ces pourparlers entre gouvernement, syndicats et patronat. Aucun des trois partenaires n’a intérêt à voir la relance freinée par un pouvoir d’achat en berne.
Auparavant, le gouvernement va devoir résoudre une autre équation de taille. Les deux lois Covid qui doivent ancrer la prolongation des mesures et restrictions sanitaires sont toujours aussi contestées par le camp de l’opposition. Les mesures seraient disproportionnées, clame le CSV. Au centre des critiques se trouve la possibilité de placer en confinement forcé une personne testée positive au coronavirus qui refuserait de respecter la quarantaine imposée par les autorités. Le Premier ministre, Xavier Bettel, a déjà admis que le texte de loi de 1980 sur lequel repose cette mesure ne correspond plus aux standards de 2020. Le Conseil d’État se montre aussi critique, mais valide la mesure en tout dernier recours pour assurer la santé publique.
Ce passage va-t-il figurer dans la version finale du texte qui sera soumis lundi au vote des députés ? Les tractations se poursuivent. La question qui sera à trancher est double. L’opposition a-t-elle raison de s’acharner sur une mesure appliquée à peine à cinq reprises en 40 ans ? Ou est-ce qu’à l’inverse, la majorité doit continuer à insister sur cet article alors que la gestion de la première vague d’infections a été gérée sans aucune rébellion de la part de la population ?
Il est à craindre que la politique politicienne l’emporte, avec à la clé une sortie de l’état de crise hasardeuse.
David Marques