La pression exercée par la pandémie de coronavirus commence à devenir moins forte. Et il est aujourd’hui temps de reconstruire la Grande Région ! La crise sanitaire a laissé des traces et elles seront difficiles à effacer, même avec de belles paroles.
Lorsque les mesures de confinement ont été décidées au début du mois de mars, des barrières se sont dressées à nos frontières. En Allemagne, elles étaient clairement visibles et barraient les routes. En France et en Belgique, les contrôles se sont multipliés pour que chacun reste bien chez soi… C’est-à-dire du bon côté de cette ligne invisible qui nous sépare sur les cartes.
Évidemment, il y avait urgence. Mais cela n’excuse pas les dérapages qui ont suivi. Voici quelques exemples : des policiers belges à cheval qui s’égarent et verbalisent des Luxembourgeois dans une forêt sur la commune d’Eischen, près de la frontière, ou encore ces policiers français qui distribuent des contraventions à d’autres habitants du Grand-Duché au Parc Fenderie, en France… mais entretenu par la commune de Rumelange située juste à proximité. Et n’oublions pas ces policiers allemands un peu énervés qui ont molesté un sexagénaire lorrain qui avait osé traverser la frontière (comme il le fait depuis des décennies) pour faire son loto dans un commerce dans le secteur de Forbach. Que dire aussi des insultes lancées à l’adresse des frontaliers français qui, après une journée de travail, allaient faire leurs courses dans les supermarchés allemands ? Certains épisodes de cette pandémie ont donné une drôle d’image de notre si belle Grande Région. Est-elle si unie et fraternelle que cela ? La réalité a été bien triste malgré les transferts de malades venant de France vers les pays limitrophes et le dévouement des soignants, d’où qu’ils venaient.
Aujourd’hui, le coronavirus semble s’éloigner. Les dégâts qu’il a provoqués ne sont pas que sanitaires. C’est à nous tous de reconstruire ce qu’il a pu détruire dans la Grande Région. Encore et toujours.
Laurent Duraisin