Trois clubs reprennent ce soir, après des tests Covid, samedi. Petite visite chez le Fola, champion 2020 putatif, qui a mis en place un système rodé pour éviter tout risque de contamination.
Négatif ! Georges Tonnar, manager du Fola Esch, a reçu dimanche le résultat de son premier test d’homme de 72 ans amené à fréquenter les entraînements que Sébastien Grandjean va mettre en place à partir d’aujourd’hui, sur les hauteurs du Galgenberg.
Le capitaine de la finale de Coupe perdue par le club en 1973 y est passé, comme tout le monde, même l’entourage pas forcément toujours au contact des joueurs, comme lui : 35 gars ont afflué en ordre dispersé vers les laboratoires Ketterthill à Belval, croisant au passage l’escouade du Progrès Niederkorn.
Les retrouvailles ont été sympathiques, sans plus, après trois mois d’éloignement. «On était super contents de se revoir, souffle Pascal Welter, le directeur sportif du club, mais c’était un plaisir… lourd. Avec masques, avec gants, c’est tellement inhabituel…»
Et ça ne va pas s’arranger ce soir, avec la reprise officielle de l’entraînement, le premier depuis le 13 mars. «Une semaine qu’on la prépare, cette reprise», raconte Sergio Braz, coach des pupilles qui vient aider le responsable du matériel, Victor Matos, 71 ans, pour faire face à l’avalanche de normes qu’il va falloir respecter. «Nous devons tout désinfecter avant et après l’entraînement. L’un s’occupera des ballons, l’autre du reste du matériel. On a un bidon de 10 litres de gel, on va voir combien de temps il durera. On se demande. On ne fera pas de gaspillage mais les consignes sont claires : nous devons réduire les risques au maximum.» Cela va en faire, des heures et des heures de désinfection.
Dans notre édition de ce week-end, Sébastien Grandjean avait indiqué que son nouveau club s’était également doté de boîtes individuelles à couvercle pour établir un roulement entre les différents jeux d’équipements qui sont attribués aux joueurs, qui se sont vu donner des «buff» au logo du club, plus pratiques que les masques traditionnels.
«On sait qu’ils vont respecter scrupuleusement les protocoles»
Sergio Braz, encore, raconte ce flux tendu qui va être instauré et mettre à rude épreuve l’ASBL eschoise Stëmm vun der Strooss, qui s’occupe de laver le linge du Fola entre autres clubs habitués à ses services : «On envoie tout en soirée, eux nous réexpédient le linge plié. On leur fait confiance, on sait qu’ils vont respecter scrupuleusement les protocoles.»
Si tout est calé en coulisses, il va falloir mettre la reprise en musique sur le terrain également. Faux pas interdit. Les joueurs porteront leurs masques jusqu’à l’aire de jeu, où ils n’auront le droit de pénétrer qu’à 20, pas plus, staff compris. Or ils seront théoriquement… 30.
Les joueurs non concernés par les exercices avec coaches (et ballons), dont la température aura été prise à la flasheuse avant leur arrivée sur la pelouse (après qu’ils ont répondu au questionnaire en ligne avant même de monter en voiture), retrouveront le préparateur physique sur la bande synthétique de 10 mètres de large qui jouxte le terrain d’entraînement du Galgenberg.
Théoriquement, eux aussi ont été briefés au plus près des intérêts sanitaires du club et donc du pays. Vendredi, une visioconférence générale qui a mobilisé trois clubs (Pétange et Progrès) leur a rappelé tout ce qu’ils pouvaient faire ou pas, et surtout devaient faire ou pas.
La partie la moins agréable de cette reprise sous très haute protection qui doit encore déterminer si elle se basera sur des tests tous les quatre ou tous les sept jours, consistera à se changer en extérieur, sous un petit abri jouxtant le terrain. Esch n’a pas autorisé l’ouverture des vestiaires comme à Differdange et le Fola exclut de laisser ses garçons jouer les exhibitionnistes sur le parking qui borde l’entrée d’un stade Émile-Mayrisch où les athlètes utiliseront aussi la piste, en début de soirée.
«D’un point de vue hygiène, je ne suis pas persuadé que cela soit bien meilleur que de les laisser rentrer au vestiaire, surtout qu’on annonce pas mal de pluie ces prochains jours», s’étrangle Pascal Welter, soucieux pourtant que tout soit scrupuleusement respecté. Question de santé publique. Mais Georges Tonnar, qui sait faire partie de la population à risques jure «ne pas être du tout inquiet», confiant dans le fait que les joueurs, le staff et tout un club parviendront à remettre la machine en route sans faire courir de risque à qui que ce soit.
Julien Mollereau