En plein Covid-19, la livraison des commandes se faisait, a priori, à domicile. Un vaste dispositif de gendarmerie a été déployé la semaine dernière pour interpeller trois hommes soupçonnés d’avoir mené un gros trafic de drogues de Thionville à la vallée de l’Orne. Ils seront jugés en juillet.
Cannabis, cocaïne, héroïne : il n’y avait qu’à passer commande. Les gendarmes de Fameck ont mené une enquête fouillée au mois de mai. Trois hommes sont mis en cause. L’un d’eux est présenté comme le «standardiste» de l’affaire. Il recevait les appels et envoyait deux livreurs sur le terrain, de la vallée de l’Orne à la Fensch en passant par le Thionvillois et le Pays-Haut. À titre d’exemple, les gendarmes ont enregistré 1 350 communications (SMS, messagerie instantanée, coups de téléphone…), relevé 44 rendez-vous sur une seule journée. A priori, le trafic tournait fort : le produit des ventes s’élèverait à 32 000 euros sur une quinzaine de jours.
Trois hommes interpellés
Au final, plusieurs interpellations ont été coordonnées jeudi 5 juin au matin à Rombas, Talange et Moyeuvre-Grande. Trois hommes, âgés d’une trentaine d’années, ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir mené ce trafic de drogues. Ils ont été placés en garde à vue puis déférés au palais de justice dans le week-end. Ils ont passé la nuit de dimanche en détention provisoire avant d’être présentés ce lundi 8 juin en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Thionville.
Les trois prévenus sont connus des autorités. Le «standardiste» présumé, chargé de gérer les commandes du trafic, compte une dizaine de mentions sur son casier judiciaire, condamné pour des affaires de stupéfiants notamment. Un autre prévenu est également en récidive. Enfin, le troisième a déjà été épinglé pour sa consommation, jamais pour la vente. À la barre du tribunal, il est le plus prolixe. Il explique qu’il devait effacer une dette de poker. «J’ai été menacé», promet-il. Il a accepté de livrer pour protéger sa famille. Son truc, c’est plutôt le rap. Il voulait d’ailleurs être jugé sur-le-champ. Ses comparses, eux, ont demandé un délai, obtenu de droit, pour préparer leur défense.
Les avocats ont plaidé le placement sous contrôle judiciaire de leurs clients. Mais le trio reste maintenu en détention jusqu’à leur prochaine audience, le 9 juillet.
(Le Républicain lorrain)