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Un lourd prix à payer

Il n’y aura pas d’accord à n’importe quel prix.» Cette mise en garde lancée dimanche après-midi par la chancelière allemande, Angela Merkel, aura donné leur couleur à des négociations très rudes entre les dirigeants de la zone euro qui auront donc finalement duré 17 heures. Pour quel résultat?

Plutôt satisfait, le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, s’est vu obligé de voler au secours de l’Allemagne en réfutant tout «chantage» exercé contre la Grèce. Il oublie trop rapidement que le «prix» que lui et ses homologues européens n’étaient pas prêts à payer devra désormais être supporté par le peuple grec. Et c’est un lourd prix que les citoyens auront à payer dans les jours, mois et années à venir. Les sacrifices imposés à Athènes pour sauver sa place dans la zone euro vont encore faire des ravages. Avec une hausse de la TVA ou encore une nouvelle réforme des retraites, les plus démunis seront une nouvelle fois les premiers à être mis à contribution.

Les élites, mot devenu à la mode au Luxembourg après le référendum du 7 juin, resteront, eux, du moins dans un premier temps, encore épargnées. Il est vrai que l’accord prévoit la mise sur pied d’une Autorité fiscale indépendante. Mais au vu des rouages existant en Grèce et du protectionnisme qui en découle pour les mieux lotis, le chemin vers une société où les lourdes contributions pour sauver le pays seront plus équitablement distribuées reste encore très long et épineux.

D’ici là, de nouveaux drames sociaux vont se produire dans les rues grecques. Pendant ce temps, la haute finance jubile et les dirigeants européens se disent satisfaits d’avoir sauvé l’UE. Il existe cependant un problème majeur. Les observateurs, qu’ils soient simples citoyens ou économistes renommés, ont rapidement qualifié l’accord de Bruxelles d’«humiliation» du peuple grec et de «coup d’État» dirigé contre la Grèce. Si ces mots sont forts, ils gardent toute leur pertinence. L’UE est aujourd’hui loin d’être guérie et un changement de cap reste plus que jamais nécessaire.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)

3 plusieurs commentaires

  1. Bonjour.
    Plutôt dite ‘Infliger une humiliation aux responsable’, c’est Une énigme indéchiffrable, en voit de images l’un noir et blancs et l’autre couleur vif, la guerre saleté dans les payé ‘Arabe’ la suite de fuitons qui finira mal aux créatures de cette scenario fatale…. avec des pensé de nazié.
    Bref, prévoyez un terrain fertile en pensent a des génération qui vienne en arrivons a faire sauvez une nation, un peuple a future plein d’espoir. Mr M.NOURA

  2. Il faut quand-même mettre toute cette affaire en perspective. Il ne suffit pas de dire pauvre Grèce et méchantes banques. Pour emprunter de l’argent il faut être deux: Un emprunteur et un prêteur. La Grèce a emprunté pendant de longues années des sommes colosales puis les a dilapidées ou dépensé pour payer des pensions démesurées (96% du dernier salaire, les plus élevées en Europe) Mais cela a apporté des votes aux élections. Maintenant il faut rembourser et il n’y a plus rien.
    Quand vous faites un emprunt pour payer votre maison vous devez aussi rembourser. Et il n’y a pas d’Etat au monde qui va vous venir en aide mais il va vous laisser crever comme un malpropre.
    Essayez donc d’aller voir votre banque demain et vous demandez une coupe dans le remboursement. Et en vous retournant vous demanderez une rallonge de 5000€ pour partir en vacances…

  3. Ce qui m’énerve dans ce genre d’édito c’est la litanie habituelle : pov’ Grecs (ou pov’ migrants selon les thèmes), méchante Merkel, méchants allemands, méchants dirigeants européens, méchants financiers…etc.

    A côté de ça, jamais la moindre ébauche de solution concrète, jamais d’idée d’une quelconque alternative, rien que des critiques stériles. Alors David, dites-le nous une fois : quelle était la bonne solution pour la Grèce, qu’auriez-vous proposé à la place de Merkel, Hollande et les autres ?

    Et dire qu’ « il n’y aura pas d’accord à n’importe quel prix », c’était vraiment le préambule le plus « soft » qu’on pouvait imaginer au vu de la situation.
    Vous n’ignorez pas qu’Angela Merkel fait face en Allemagne à une opinion publique de plus en plus excédée par la solidarité exemplaire et la générosité sans limite de l’Allemagne. Et elle va devoir convaincre les allemands qu’il faudra encore mettre la main au portefeuille (sur les plus de 80 mia accordés aux Grecs, la plus grosse partie sera payée par l’Allemagne qui accueille aussi au passage la plus grosse proportion de migrants) et sans garantie d’avoir un « return on investment » (lire : les Grecs mettent en place les réformes nécessaires pour redevenir auto-suffisants et se passer des aides).

    Que fallait-il faire ? Effacer la dette ? Ne pas le faire revient pratiquement au même puisqu’elle ne pourra pas être remboursée (pas avant longtemps en tout cas). Mais au moins comme ça, on garde un moyen de pression.
    Les sortir de l’Euro ? Cela aurait signifié la faillite totale de la Grèce, de ses banques…etc.

    Et Tzipras, que peut-il faire ? Son parti se revendiquant de « gauche radicale », pourquoi ne pas attaquer frontalement les « oligarques » qui cultivent la corruption, le clientélisme et le copinage au détriment d’une gouvernance transparente et efficace. Pourquoi ne pas faire cracher au bassinet les riches armateurs qui engrangent des fortunes et ne contribuent pas ou si peu à alimenter les caisses de l’état ? Ca serait un bon début pour au gouvernement de gauche non ?

    Ce qui est sûr c’est que dans le scénario qui se dessine, il n’y a pas de gagnants. Pas les pov’ Grecs ni les autres. Pour revenir à l’Allemagne, c’est un pays riche habité par des gens de plus en plus pauvres tout simplement parce que la richesse qu’ils produisent est redistribuée aux canards boiteux de l’Europe ou consacrée à aider les centaines de milliers de migrants que le pays accueille. Vous comprenez que cela peut irriter à la longue.

    Alors David, c’est quoi vos solutions à vous ? Mouillez-vous une fois !

    Et le pire c’est qu’il semblerait que vous ayez le monopole des éditos pour l’instant . Tous vos collègues sont en vacance ou quoi ?