Originaire de Moselle-Est, le chef étoilé Julien Lucas et son épouse Camille ouvrent leur propre établissement ce mardi 9 juin à Luxembourg. L’objectif de ce couple ambitieux est clair : décrocher rapidement une, voire deux étoiles au Michelin.
La Villa change de nom. Rue de Pulvermühl, à Luxembourg, l’établissement qui fut autrefois un hôtel, avant de devenir un restaurant, a connu pas mal de propriétaires, mais le lieu demeure connu de tous. Depuis peu, les nouveaux maîtres de cette bâtisse imposante sont Camille et Julien Lucas, un couple de trentenaires dynamiques, globe-trotters et surtout adeptes de la haute gastronomie.
Né à Forbach il y a 34 ans, Julien a grandi en Moselle-Est aux côtés de ses parents restaurateurs. Il affichait déjà une prédisposition pour la cuisine, même s’il s’imaginait volontiers boulanger ou architecte. Petite main vite et bien formée, il assure dès 12 ans les services du dimanche en cuisine avec son père. Convaincu que pour devenir bon il faut apprendre des meilleurs, Julien se forme auprès de Joël Robuchon à l’Atelier parisien.
De Paris à Bora Bora
À tout juste 17 ans, le rythme haletant et l’exigence ultime du cuisinier du siècle lui donnent des bases plus que solides. C’est au Bristol, aux côtés d’Éric Fréchon, qu’il continue son apprentissage. Pas moins de quatre MOF en cuisine et une brigade rompue à la discipline aiguisent chaque jour un peu plus sa motivation.
Les expériences s’enchaînent : le Spoon d’Alain Ducasse à Londres pendant deux ans, l’ouverture du Four Seasons Bora Bora où il unit son destin à celui de Camille, sa future épouse originaire de Normandie, puis Ducasse au 58 Tour Eiffel Restaurant, Robuchon sur l’ouverture de la Grande Maison à Bordeaux, etc. Le Relais Bernard Loiseau marquera d’une pierre blanche son parcours. Saulieu est un tremplin pour Chantilly. À l’Auberge du Jeu de Paume, il enfile pour la première fois la veste de chef et décroche une étoile au Michelin. Il se tourne vers le végétal, met le légume à l’honneur, s’intéresse aux produits fussent-ils oubliés ou malmenés, l’endive, la betterave…
Esprit colonial
«Le Luxembourg est devenu une évidence, expliquent conjointement Camille et Julien Lucas qui s’apprêtent donc à ouvrir, ce 9 juin, La Villa de Camille et Julien. Le business est ici et il n’y a pas une forte concurrence.» Et surtout, la quête de l’étoile Michelin est moins longue. «Notre objectif est de décrocher une étoile rapidement, puis de continuer à grandir pour aller chercher la deuxième», annonce le chef.
Avec un parcours marqué par les voyages, Camille et Julien ont imaginé un décor colonial, rustique et proche de la nature. Passionnée de déco, Camille a chiné jusqu’à Bordeaux pour embellir sa Villa. Dès l’entrée, le tronc posé sur toute la longueur du bar donne le ton : le végétal est sur les murs comme dans les assiettes.
Et après avoir dégusté un pigeon au grué de cacao cuit dans des feuilles de tabac avec jus de pigeon à la réglisse, vous pourrez finir votre repas à l’étage, au fumoir à cigares homologué, avec vue sur les terrasses. À savourer comme tout le reste.
La Villa de Camille et Julien
5, rue de Pulvermühl, à Luxembourg.
www.lavilla.lu
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Tout cela donne envie, mais dommage cet esprit colonial, c’est en train de passer de mode la nostalgie de l’oppression.