Les frontières rouvrent et les auberges de jeunesse luxembourgeoises ont fait de même. Le réseau a pris toutes les précautions pour que le virus ne gâche pas le plaisir des touristes.
«Attention monsieur, vous n’êtes pas dans le bon sens de circulation!», avertit Martine Backendorf, responsable de l’animation et de la communication au sein du réseau des auberges de jeunesse luxembourgeoises. «Nous avons essayé de mettre en place des entrées et sorties différentes là où c’était possible, mais les gens ont encore parfois du mal à s’y retrouver.»
Les neuf auberges de jeunesse du réseau ont rouvert leurs portes aux voyageurs depuis une semaine à peine et visiteurs comme employés doivent encore s’habituer à leur nouveau mode de fonctionnement spécial Covid-19. Un peu partout dans les couloirs, des affiches et des distributeurs de gel hydroalcoolique rappellent que nous vivons une période où il vaut mieux garder ses distances et surveiller son hygiène.
«Nous ne pouvons pas remplir nos établissements à 100 % pour le moment, indique Martine Backendorf. Cela n’a, de toute façon, jamais été le cas auparavant. Ici, à Luxembourg, nous avons un taux d’occupation de 75 % en été. Nous ne l’atteindrons pas cette année, c’est certain.» La partie, dite partie A, de l’auberge qui peut accueillir 25 personnes affiche d’ores et déjà complet avec dix hôtes. «Nous avons fermé les dortoirs et nous sommes obligés de louer nos chambres à des familles, à des couples et à des personnes seules uniquement.» Chambres qui peuvent accueillir quatre personnes dans des lits superposés.
«En priorité, nous louons celles comportant des sanitaires et des douches», poursuit Martine Backendorf. Les personnes qui seront amenées à séjourner dans des chambres sans douche devront utiliser les douches communes. «Chaque douche commune est numérotée au numéro de la chambre pour plus de sécurité. Elles sont désinfectées en permanence et entre chaque nouvel occupant», précise la responsable.
«Nous devons être très flexibles»
Les auberges de jeunesses attendent avec impatience l’arrivée des clients. Les demandes de touristes principalement issus de la Grande Région sont nombreuses. «Nous devons être très flexibles dans notre planification des réservations. Qui sait quelles recommandations seront en vigueur dans un mois?», note Martine Backendorf. Des restrictions seront peut-être levées d’ici là, à moins que ce ne soit le contraire.
Les responsables des auberges de jeunesse luxembourgeoises attendent avec impatience l’ouverture des frontières de même que le bon de 50 euros promis aux Luxembourgeois par le ministre du Tourisme, Lex Delles, pour les encourager à découvrir leur propre pays et aider les secteurs économiques qui dépendent du tourisme. «Cela doit inciter les Luxembourgeois à passer une nuit dans un établissement d’hébergement dans leur propre pays plutôt que de rentrer chez eux après une excursion parce que le pays est petit. Cela doit devenir un automatisme», espère Martine Backendorf, qui suggère aux familles de séjourner dans une des auberges de jeunesse et de participer aux nombreuses activités proposées.
Toutes les activités n’ont pas encore repris. Si la salle d’escalade et les aires de jeux en intérieur sont toujours fermées pour des raisons sanitaires et de place, «à Lultzhausen, les activités de sports nautiques ont repris sur réservation. Nous proposons également des randonnées. Nous adapterons ces activités en fonction des recommandations du gouvernement», indique la responsable.
Le matériel mis à la disposition des utilisateurs pour ces activités est lavé et désinfecté avec soin après chaque utilisation. «Nous voulons que les gens se sentent en sécurité lors de leur séjour chez nous que ce soit dans les chambres, durant les activités ou dans nos restaurants», affirme-t-elle.
Des restaurants également prisés des non-résidents pour leurs plats savoureux, notamment à l’auberge de jeunesse de Luxembourg qui jouit d’un cadre bucolique. «Mercredi, notre terrasse était pleine, se réjouit Martine Backendorf. Nous avons des habitués qui attendaient l’ouverture du restaurant et de la terrasse avec impatience.»
«La santé est un facteur important»
Ici aussi des aménagements ont dû être réalisés en raison de la pandémie de Covid-19. Les tables ont été écartées, le bar est protégé par les fameuses parois en plexiglas, le cuisinier a tiré un trait sur le buffet et un sens de circulation a été mis au point. «La terrasse n’est plus accessible depuis l’extérieur. C’est fait exprès pour que les clients utilisent l’entrée principale, se désinfectent les mains et suivent le sens de circulation, explique-t-elle. Le port du masque est obligatoire et les clients se font servir à table pour limiter les déplacements dans la salle. Ici, à Luxembourg, nous plaçons les gens aux tables. Pour le moment, ils sont très responsables.»
Bruits de couverts et de verres animent la salle de restauration. Le personnel est heureux de pouvoir reprendre le travail et de retrouver les clients. Mais il reste vigilant : «Si une personne se sent mal ou présente des symptômes, nous la renvoyons chez elle ou chez le médecin. Nous ne voulons pas prendre le risque que notre personnel ou d’autres clients soient infectés, prévient Martine Backendorf. C’est pourquoi nous demandons aux clients testés positif au virus de nous prévenir pour que nous puissions réagir en fonction, et de reporter leur séjour. Nous espérons que les gens iront dans notre sens. Nous ne voulons pas faire d’erreur, la santé est un facteur très important pour nous.»
Le réseau compte donc sur la responsabilité et l’honnêteté de ses hôtes pour pouvoir continuer de travailler et de proposer toujours plus d’activités.
Sophie Kieffer