La crise sanitaire provoquera au Portugal une récession économique de 6,9% et le taux de chômage devrait atteindre 9,6%, selon les prévisions inscrites par le gouvernement dans le budget supplémentaire qu’il doit adopter mardi en Conseil des ministres.
Le nouveau scénario macroéconomique a été dévoilé dans le décret, paru samedi soir au journal officiel, détaillant les mesures d’un « Programme de stabilisation économique et sociale » adopté jeudi dernier pour aider les ménages et les entreprises les plus touchés par l’impact de l’épidémie de coronavirus.
« En 2020, nous anticipons une forte contraction de l’économie portugaise en raison du choc économique provoqué par la pandémie de la maladie Covid-19 et les mesures de contention mises en oeuvre », explique le document.
Le recul du PIB, estimé à 6,9% après une croissance de 2,2% en 2019, représentera « la plus importante contraction enregistrée au cours des dernières décennies », souligne le texte. Après la chute du PIB de 2,3% déjà observée au premier trimestre, l’effet négatif de la pandémie sur l’activité économique se fera sentir « principalement au deuxième trimestre 2020 », estime le gouvernement.
Vers un taux de chômage de 9,6%
L’exécutif socialiste prévoit une reprise de la croissance de 4,3% en 2021. Cette année, les exportations chuteront de 15,4%, l’investissement reculera de 12,2% et la consommation des ménages baissera de 4,3%, tandis que les dépenses publiques augmenteront de 3,1%. Le taux de chômage devrait croître à 9,6%, contre 6,5% l’année dernière, toujours selon les prévisions accompagnant le programme de stabilisation encadrant la réponse du gouvernement jusqu’à la fin de l’année.
Ces prévisions n’incluaient pas l’estimation du déficit public pour 2020, mais celui-ci devrait se situer « entre 6 et 7% » du PIB, a indiqué vendredi le ministre des Finances Mario Centeno, dans un entretien à la radio publique Antena 1.
En 2019, le Portugal avait dégagé un excédent budgétaire de 0,2% du PIB, un résultat historique pour un pays qui avait dû se soumettre à une sévère cure d’austérité pour surmonter la crise de la dette qui l’a frappé en 2011.
LQ/AFP