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Don de congés : les soignants français veulent des moyens, pas la « charité »


"Cette proposition est inadaptée et indécente", car "l'ensemble des secteurs et des travailleurs ont été touchés" par l'épidémie, font remarquer les soignants. (illustration AFP)

Le don de congés payés aux soignants « sous forme de chèques vacances », voté mardi soir par les députés, est « une proposition inadaptée et indécente » qui « relève du registre de la charité », a estimé jeudi le collectif Inter-Hôpitaux.

Cette proposition de loi LREM permet aux salariés de « renoncer sans contrepartie (…) à des jours de repos acquis et non pris (…) en vue de leur monétisation afin de financer des chèques-vacances » au profit des agents des hôpitaux et Ehpad publics et privés. Adopté à une large majorité, le texte doit encore être examiné au Sénat.

Mais pour le collectif Inter-Hôpitaux, « cette proposition est inadaptée et indécente », car « l’ensemble des secteurs et des travailleurs ont été touchés » par l’épidémie de coronavirus. « Cette période de crise sanitaire n’est pas comparable à un temps de congés, que les travailleurs devraient rendre. Nous ne pouvons donc accepter ces dons qui relèvent encore du registre de la charité que la société devrait aux soignants », ajoute ce collectif dans un communiqué.

Action nationale le 16 juin

Inter-Hôpitaux souhaite plutôt « laisser les congés et jours de repos à ceux qui ont travaillé durement pour les acquérir et donner à l’hôpital public et ses agents de réels moyens pour travailler », soulignant que « beaucoup ne peuvent pas profiter de leurs RTT du fait du manque de personnels ».

Alors que le « Ségur de la santé » s’est ouvert le 25 mai afin de concrétiser d’ici mi-juillet le « plan massif » promis par Emmanuel Macron, le collectif appelle « les citoyens et les usagers de l’hôpital public à poser un jour de RTT le 16 juin » pour participer à la journée d’action nationale qu’il organise avec plusieurs syndicats et associations.

LQ/AFP