La fermeture des frontières intérieures de l’Union européenne restera un des points les plus noirs de cette crise du coronavirus. L’espace Schengen et avec lui l’essence même du projet européen ont pris un coup qui va laisser des traces.
Depuis de longues semaines, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, tente de recoller les morceaux. La fin des contrôles de la police allemande le long de la Moselle a été actée le 15 mai avec à la clé une cérémonie solennelle sur le pont de Schengen avec Heiko Maas, le ministre allemand des Affaires étrangères. Il reste toutefois un goût amer, d’autant plus que la fermeture d’une frontière ne freine en rien la propagation du Covid-19.
Mardi, Jean Asselborn a accueilli son homologue belge, Philippe Goffin. Le royaume a été lourdement touché par la pandémie. Nos voisins se trouvent désormais en voie de guérison. Après maintes interventions du gouvernement à Bruxelles, la frontière belgo-luxembourgeoise a pu être partiellement rouverte samedi. Les visites de famille ainsi que la fréquentation de commerces sont à nouveau autorisées, mais pas encore le transit pour rejoindre par exemple la Côte belge. Knokke, Blankenberge ou Ostende restent donc encore inaccessibles pour les touristes luxembourgeois.
Au vu de la fragilité de la situation que connaît la Belgique, la décision peut se justifier. Mais comme dans bon nombre d’autres domaines, les décisions de déconfinement concernant le tourisme ne s’avèrent pas très cohérentes. Il est vrai que le pays a été bien moins touché par la pandémie, mais le Portugal accueille à nouveau des touristes grand-ducaux.
Une nouvelle fois, l’UE ne parvient pas à accorder ses violons. La réouverture de l’ensemble des frontières est annoncée pour le 15 juin. Des pays comme la Grèce annoncent toutefois déjà vouloir interdire leur territoire à certains pays, dont la Belgique. Bref, la cacophonie n’est pas près de s’arrêter…
David Marques