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Une pause entre deux crises

Des terrasses de café qui s’animent, des serveuses masquées qui s’activent, des cris d’adolescents dans les rues, des camionnettes garées en double file et des automobilistes qui râlent et klaxonnent parce qu’ils se retrouvent piégés dans un bouchon… Le Grand-Duché que l’on connaît était vraiment de retour vendredi ! Difficile de croire qu’il y a à peine un mois, nos cités étaient devenues des villes fantômes et que le pays affrontait l’une des crises les plus graves de son histoire contemporaine. Vendredi, avant le début du week-end, le sentiment de légèreté et de liberté né mercredi semblait avoir pris le dessus sur la pandémie.

Certes, l’ombre du coronavirus n’est jamais bien loin : on ne quitte pas son masque et les gestes barrières sont presque tout le temps respectés. Mais la décision de l’ouverture des cafés et restaurants a donné une bouffée d’air frais à toute la population. Et sous le soleil, l’envie nous prend de faire comme «avant». Ainsi, ce week-end, le bord des étangs de Remerschen ou du lac de la Haute-Sûre accueilleront sûrement de nombreux visiteurs voulant se détendre et bronzer. Les balades s’annoncent aussi longues et belles le long de la Moselle ou dans les parcs de la capitale. Oui, profitons-en quelques instants car le retour à la réalité va être brutal et parfois cruel…

Au-delà de la crise sanitaire, le coronavirus a provoqué une crise économique sans précédent et il faudra des mois, voire des années pour les plus pessimistes, pour réparer les dégâts de ce microscopique ennemi. Ils sont déjà lourds chez nous. Et ne parlons pas de cette fameuse seconde vague de l’épidémie : il n’existe en effet toujours pas de traitement efficace contre le coronavirus, ni de vaccin rappelons-le.

Après l’épreuve du confinement, les habitants du Grand-Duché ont gagné aujourd’hui le droit de souffler un peu. Mais demain, pour nous tous, le plus dur reste encore à venir.

Laurent Duraisin