Arrivé au basket sur le tard, Christophe Ney s’apprête à découvrir un banc de l’élite. Il a en effet été nommé coach de l’Arantia. Retour sur près de 30 ans consacrés à la balle orange.
C’est une histoire banale pour toute une génération : «J’ai regardé la Dream Team lors des JO de Barcelone en 1992, j’ai trouvé ça cool alors j’ai voulu essayer.» À cette époque, l’Epternacien Christophe Ney a déjà fait du foot avec ses potes, s’est essayé au ping mais est surtout axé handball : «J’y ai joué de 10 à 14 ans environ. À l’époque, Echternach était un très grand club, le niveau était vraiment pas mal avec plusieurs joueurs qui ont ensuite évolué en D1, voire ont atteint l’équipe nationale.»
Mais alors qu’il a 16 ans, il accompagne un ami à Wasserbillig, pour essayer le basket : «Il n’est pas resté très longtemps. Et moi, je suis encore dans le circuit», sourit-il. On était alors en 1994. La première étape d’une carrière bien remplie.
Un parcours marqué par un mot : fidélité. Quand il arrive dans un club, il y reste. Sept saisons à Wasserbillig, puis trois au Palma Ahn avant la fusion avec l’Écluse qui aboutira à la naissance des Musel Pikes et enfin huit du côté du Nitia, à Bettembourg. Une dernière saison à Contern, avant de raccrocher maillot et sneakers… pour rejoindre le banc de Wasserbillig.
En effet, Christophe Ney, joueur de devoir et parfait coéquipier, a toujours été attiré par l’aspect technique et stratégique du jeu : «J’ai beaucoup discuté avec plusieurs de mes entraîneurs, notamment Serge Logelin, avec qui j’ai joué et qui m’a entraîné.» Ses dernières saisons au Nitia, il était d’ailleurs : «plus coach adjoint que joueur», reconnaît-il.
Beaucoup d’échanges avec ses coachs
D’où lui vient donc ce plaisir d’enseigner et de transmettre son savoir ? «Avant, je voulais être prof», révèle celui qui a finalement bifurqué pour se retrouver, pour son plus grand plaisir d’ailleurs, dans le monde de la banque.
Déjà impliqué dans les équipes de jeunes, c’est donc à Wasserbillig qu’il découvrira le quotidien d’un entraîneur d’équipe première. Il vivra la dernière saison d’existence du club, avant que celui-ci ne fusionne avec Berbourg pour donner naissance aux East Side Pirates. Club où il s’installera pendant cinq années sur le banc.
L’ancien élève des Romain Streff, Jean-Pierre Fransquet ou encore Toni Ostjoic, pour ne citer qu’eux, a essayé de tirer le meilleur de chacun de ses entraîneurs : «Avec Jean-Pierre Fransquet, on a beaucoup échangé et on avait souvent des avis différents mais tout cela permet d’enrichir sa connaissance du basket», se réjouit-il.
À quoi ressemble donc une équipe sous la houlette de Christophe Ney ? «J’essaie de faire en sorte que mes équipes jouent de manière collective. Je veux que tout le monde prenne du plaisir sur le parquet. On n’est pas des pros, le but, c’est de se faire plaisir.»
Et sur le plan tactique, on peut dire qu’il se concentre d’abord sur l’aspect offensif : «J’aime l’équipe qui joue vite, qui prend des risques pour avoir des tirs ouverts. L’attaque est de plus en plus importante dans le basket moderne. Maintenant, il faut trouver le juste équilibre avec la défense.»
Au bout de l’histoire avec les Pirates
Avec les East Side Pirates, il était arrivé au bout d’une histoire. Et après une année sabbatique, il a décidé d’accepter la proposition de Rui Nunes, le manager sportif de l’Arantia, pour venir prendre la succession de Brian Carroll : «Rui m’avait déjà contacté il y a plusieurs saisons, mais j’avais décliné. Cette fois, ma situation personnelle a évolué et c’était le bon moment.»
En attendant de savoir qui sera le coach des Musel Pikes, Christophe Ney est donc assuré d’être l’un des deux techniciens luxembourgeois en Nationale 1 la saison prochaine, l’autre étant, bien sûr, Ken Diederich.
Évidemment, l’arrivée du technicien s’est faite dans des conditions particulière, coronavirus oblige : «Une fois la décision prise, j’ai fait un Zoom avec toute l’équipe puis j’ai eu des entretiens individuels avec chacun, histoire de connaître un peu leurs sentiments, leurs ambitions.»
Reste maintenant à savoir quand il pourra voir ses joueurs physiquement. Et surtout quand on pourra s’entraîner : «Le calendrier prévoit une reprise à la mi-septembre, mais est-ce bien réaliste ? De toute façon, les joueurs sont en pause actuellement. Mais après, ce n’est pas facile d’organiser quelque chose. Si la date est confirmée, on pourra effectuer un rétroplanning pour tout planifier.»
Quoi qu’il en soit, cela va, de toute façon, laisser du temps à Christophe Ney pour travailler sur son effectif. À l’Arantia, tous les Luxembourgeois restent, Pit Elcheroth part étudier en Angleterre et l’Ettelbruckois Donovan Delhommais (19 ans) et le joueur des Pirates (tiens, tiens) Gilles Poos (23 ans) s’ajoutent au roster. Reste plus qu’à trouver deux Américains : «Un arrière et un intérieur», précise le jeune technicien de 42 ans. Prêt à relever un nouveau défi.
Romain Haas