Le second tour des municipales aura bien lieu le 28 juin, avec des précautions sanitaires particulières, a annoncé Édouard Philippe vendredi, prévenant que cette décision était toutefois « réversible » si l’épidémie connaissait un rebond.
« Après avoir pesé le pour et le contre, nous pensons que la vie démocratique doit reprendre ses droits », a indiqué vendredi le Premier ministre lors d’une conférence de presse à Matignon. Ce second tour aura donc lieu avant les vacances d’été dans les quelque 5 000 communes où le premier tour n’a pas été décisif.
Cette décision reste cependant révocable si les conditions sanitaires étaient amenées à se détériorer, comme l’avait demandé le Conseil scientifique dans son avis. Les précautions prises lors du premier tour ont été renforcées : « chaque électeur devra porter un masque de protection », même grand public, et sera invité à émarger avec son stylo personnel, a précisé à ses côtés le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Les membres du bureau de vote devront aussi porter un masque chirurgical.
La campagne électorale ne doit pas devenir « un facteur de circulation du virus » et « il convient donc de faire campagne différemment », a prévenu Christophe Castaner, en évoquant « le respect systématique des gestes barrière » et la nécessité de « privilégier les campagnes numériques ». Cette annonce survient dans un contexte d’amélioration toujours progressive de l’état sanitaire du pays.
Un premier tour objet d’une controverse
Le maintien du premier tour des élections municipales, le 15 mars, en pleine épidémie est au centre d’une vive controverse. À l’effet massif de la crise sanitaire sur la participation s’ajoute la suspicion que le scrutin ait pu jouer le rôle d’amplificateur de la diffusion du Covid-19 sur les territoires.
Une étude menée par des épidémiologistes et statisticiens conclut cependant que la tenue du premier tour, le 15 mars, n’a pas accéléré statistiquement la circulation du nouveau coronavirus, sans nier toutefois que des contaminations aient pu avoir eu lieu.
Le bilan de l’épidémie de Covid-19 s’établissait jeudi soir à au moins 28 215 morts, avec 83 nouveaux décès enregistrés depuis la veille, selon la Direction générale de la santé. Le nombre de patients en réanimation, indicateur important de la pression sur le système hospitalier, a continué à décroître, avec 1 745 cas graves en réanimation, soit 49 de moins en 24 heures.
LQ/AFP