Le patron du syndicat mondial des joueurs FIFPro, Jonas Baer-Hoffmann, a apporté mercredi son soutien aux footballeurs refusant de reprendre l’entraînement par crainte du coronavirus, prévenant qu’il serait « inhumain et inacceptable » qu’ils soient sanctionnés pour leur décision.
Jonas Baer-Hoffmann a réagi après le refus de Troy Deeney, joueur de Watford en Premier League, de renouer avec l’entrainement de peur de mettre en danger la santé de son jeune enfant, qui a des difficultés respiratoires. Deeney est « un joueur qui a des préoccupations très légitimes et veut protéger sa famille », a déclaré le patron de FIFPro lors d’une conférence téléphonique avec la presse mercredi.
« Si ces joueurs subissent des pressions ou risquent des sanctions disciplinaires, nous trouverions cela inacceptable », a souligné Baer-Hoffman. « L’idée que quelqu’un puisse être puni durant une pandémie pour avoir tenté de protéger la santé de sa famille est inhumaine et inacceptable, » a-t-il insisté alors que le club n’a encore donné aucun signe d’éventuelle sanction.
La Premiere League vise un retour le 12 juin.
Watford figure parmi les clubs de Premier League touchés par six cas positifs au coronavirus sur un total de 748 tests effectués dimanche et lundi. D’autres joueurs ont exprimé leur inquiétude envers une reprise de l’entraînement, même en petits groupes. Le défenseur anglais Danny Rose, en prêt à Newcastle United, a même estimé que les joueurs étaient traités comme des « rats de laboratoire ».
Baer-Hoffmann a admis que de nombreux joueurs dans le monde souhaitaient reprendre malgré les risques potentiels, mais a souligné que la FIFPro leur avait recommandé d’effectuer trois à quatre semaines d’entraînement avant de recommencer les matches en raison du risque de blessures.
En Angleterre, la Premier League est suspendue depuis le 13 mars et envisage de reprendre le 12 juin. Certains clubs ont effectué mercredi des entraînements en petits groupes. Le Royaume-Uni est le deuxième pays au monde le plus endeuillé par le nouveau coronavirus (plus de 41 000 morts) et a entamé seulement mercredi dernier un léger déconfinement.
LQ/AFP