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Reprise scolaire : le plan de bataille de la Capitale dans le détail


L'échevine à l'Éducation, Colette Mart, a précisé toutes les dimensions de la reprise de l'école qui se profile la semaine prochaine (Photo d'archives : François Aussems).

Le collège échevinal a adopté, lundi, un plan de reprise en alternance pour les écoles fondamentales et les foyers scolaires. L’État doit encore fournir le personnel manquant à la Ville.

Tout est prêt – ou presque – pour le grand jour de la «rentrée scolaire» au fondamental : la Ville de Luxembourg a avalisé un plan de reprise lundi et bien qu’il manque toujours une petite centaine d’encadrants scolaires (à cause de la nécessité de dédoublement de certaines classes), la bourgmestre Lydie Polfer a fait savoir que le ministère de l’Éducation nationale comblera cette lacune à temps. Une fois le plan de reprise adopté dans la matinée, l’échevine en charge de l’Éducation, Colette Mart, en a donné un aperçu en séance du conseil communal, dans l’après-midi, tout en martelant que ce plan serait ponctuellement mis à jour, en fonction de l’évolution de la situation. En voici les principaux axes :

Communication étroite avec les parents d’élèves

En réponse à plusieurs questions de l’opposition politique, Colette Mart a tout d’abord insisté sur la communication continue avec les représentants des parents d’élèves : «Nous avons eu deux vidéoconférences avec les représentants des parents d’élèves à la commission scolaire. Le contact a été bon et ils ont pu poser toutes leurs questions. Sur demande de ces derniers, nous avons également convoqué demain (lire aujourd’hui) une réunion de la commission scolaire et évoqué d’éventuelles vidéoconférences qui se tiendraient de manière régulière. De plus, nous avons soutenu l’idée selon laquelle un représentant peut faire le tour du bâtiment pour voir comment nous avons procédé à l’aménagement et cela, sur chaque site scolaire. Dans ce cadre, ils peuvent prendre contact avec les présidents des comités d’école. Le secrétaire de la commission scolaire et moi-même sommes également disponibles, par téléphone, pour toute question des représentants», a notamment indiqué l’échevine. Par ailleurs, Colette Mart a souligné que les représentants des parents d’élèves de la commission communale scolaire étaient en contact avec les comités de parents dans chaque école et transmettaient ensuite les informations.
Sur le terrain, les enseignants et les éducateurs des foyers scolaires sont eux aussi en lien avec les parents. «Les parents ont dû nous communiquer quels étaient leurs besoins par rapport à la prise en charge des enfants et nous essayons de faire le maximum en fonction des doléances», a précisé l’échevine.

Le nombre exact d’élèves est encore inconnu

De plus, des fiches détaillées ont été préparées en vue d’informer les parents au sujet du groupe dans lequel seront placés leurs enfants et de leur expliquer ce que cela impliquera concrètement pour eux. «Il est difficile pour le moment de donner un pourcentage ou un chiffre, alors on calcule, dans un premier temps en termes de « groupes »», a encore souligné Colette Mart. Ainsi, à part le fait que l’école est obligatoire, une semaine sur deux et de 8 h à 13 h, tout est facultatif. Cela signifie que les élèves peuvent, une semaine sur deux, venir le matin dans les cours facultatifs d’études dirigées – ou ne pas venir du tout. De même, ils peuvent venir déjeuner au foyer scolaire – ou pas. Enfin, ils peuvent ensuite passer l’après-midi au foyer – ou pas.
Quant à l’inscription au foyer, le service a envoyé en masse des fiches d’inscription qui représentent le contrat que les parents doivent signer et ensuite rapporter dans les foyers. «On espère pouvoir prendre en charge tous les enfants, mais il nous manque les dernières informations à ce sujet», a informé Colette Mart.

Locaux des écoles et des foyers «transformés»

Par rapport aux locaux, les salles des écoles et les salles des foyers ont été «transformées» en salles de classe. De même en ce qui concerne les salles de réunion du personnel des écoles et les halls sportifs. De plus, des enfants seront accueillis dans les salles du syndicat d’initiative et d’intérêts locaux de Luxembourg-Cents, la «Schwaarzt Haus». De quoi satisfaire l’échevine compétente pour l’Éducation : «De manière générale, nous sommes dans une bonne situation au niveau des salles de classe, car nous avons un certain nombre de classes de moins de 10 enfants et d’autres qui comprennent jusqu’à 12 élèves : nous n’avons donc pas eu à les doubler pour les 2 groupes d’élèves qui vont alterner.»

En cas d’urgence, le personnel des foyers disponible dès 11 h

Concernant la faisabilité des consignes sanitaires, il a été décidé que les groupes d’élèves resteront chacun dans les mêmes salles, le matin pour les cours normaux (ou les études dirigées), et l’après-midi dans le cadre de la prise en charge par le foyer. La relève de l’encadrement des enfants par le personnel du foyer se fera entre 12 h 50 et 13 h. Cela dit, le personnel du foyer devra se montrer disponible dès 11 h pour remplacer l’école, en cas d’«impasse», selon le terme employé par Colette Mart. Quant au nombre exact d’élèves qui iront au foyer, il est également encore inconnu, «mais le chef du service foyers scolaires de la Ville de Luxembourg, Ernest Hoffmann, a parlé de 450 groupes avec un espoir de pouvoir réduire ce chiffre car le ministère a fait quelques ouvertures pour que des groupes soient éventuellement placés ensemble».

Personnel manquant au nombre de 84

Concernant le personnel, il y a environ 300 membres du personnel fixe dans les foyers de la capitale et 25 personnes qui seront réaffectées depuis d’autres services de la Ville, notamment du service des sports, du Conservatoire, du Centre d’animation pédagogique et de loisirs (Capel) et des étudiants qui ont déjà travaillé pour le compte de la Ville. À noter que 40 agents de la Ville sont en congé pour raisons familiales. Par ailleurs, 46 groupes d’enfants seront pris en charge par des foyers privés. Ceci dit, il manque 84 encadrants supplémentaires qui seront fournis par le «pool» national de réservistes du ministère de l’Éducation nationale au Service d’éducation et d’accueil de la Ville (SEA). Colette Mart a ajouté que la Ville travaille encore avec ses partenaires habituels tels que Interactions et l’Atelier Zeralda.
Le personnel manquant devra permettre de ne pas refuser d’enfants le jour J, mais l’échevine a souligné que la chose ne serait pas forcément simple, «car il s’agit d’étudiants et il se peut qu’ils aient à passer des examens, et ne seront donc pas disponibles en permanence. De plus, ils devront suivre une formation, dans un laps de temps très court. D’ailleurs, cette formation aura lieu vendredi au Grand Théâtre». À noter que la Ville dispose de 35 remplaçants pour l’enseignement et ces derniers sont intégrés dans le pool national.

Les aires de jeux dans les cours d’école rouvertes mais réservées

Les aires de jeux dans les cours d’école rouvrent lundi, mais uniquement pour les élèves de l’école et du foyer attenant. Les aires de jeux sont donc interdites aux autres enfants du quartier, afin qu’ils ne se mélangent pas. De plus, les sorties à l’extérieur des enceintes scolaires sont encouragées, mais la Ville devra être informée des lieux de sortie. Les classes des écoles en forêt reprendront aussi normalement et chaque classe maternelle se verra proposer des activités, quand bien même limitées, dans la Maison de la nature à Kockelscheuer.

Repas froids dans un premier temps

À l’heure du déjeuner, les repas seront servis directement en salle de classe. Dans un premier temps, il s’agira de repas froids, mais la Ville entend servir, «à court terme», des repas chauds. «La confection des repas constitue également un énorme défi, car nos prestataires devront s’adapter et les préparer pour beaucoup de petits groupes; les mesures relatives à l’emballage et au grammage changent, par rapport à nos services traditionnels; mais la santé des enfants passe avant tout et ils mangeront bien et sainement», a assuré Colette Mart. L’échevine en charge de l’Éducation a aussi indiqué que les allergies pouvant toucher les enfants seront d’autant plus surveillées car certains encadrants ne les connaissent peut-être pas.

Aménagement et nettoyage des salles

Le service de maintenance de la Ville a activement été impliqué dans l’aménagement des salles en déplaçant tous le mobilier, à l’aide de collaborateurs du Grand Théâtre. Chaque enfant disposera d’une table et d’une chaise pour travailler. Les écoles et foyers seront nettoyés le soir, entre 18 h et minuit. Les bâtiments seront aussi souvent nettoyés durant la journée. Pour ce faire, du personnel des centres culturels et des bâtiments administratifs de la Ville ont été réaffectés : «On verra si cela suffit, sinon nous aurons recours à des firmes externes de nettoyage. Par ailleurs, on travaillera avec des foodbags (colis-repas) et il faudra voir si cela peut être géré avec nos poubelles normales.»

Doublement du nombre de bus

Le respect des consignes sanitaires dans les bus scolaires impliquera le doublement du nombre de bus pour transporter les groupes d’élèves A et B. Il est prévu que les bus soient présents quand les élèves sortent de leur salle.

Crèches publiques : 80 encadrants au total

Concernant les crèches de la Ville, des décisions ont dû être prises afin de respecter que les groupes n’excèdent pas le total de 5 enfants. Par conséquent, les crèches publiques de la capitale n’accueilleront que la moitié des enfants. Ainsi, les enfants de moins d’un an ne seront pas acceptés pour des raisons de sécurité et parce que les parents peuvent demander un congé pour raisons familiales. Un aménagement des crèches est fait en fonction de cela. La Ville estime de surcroît qu’il est très important que les enfants entre 2 et 4 ans soient à nouveau en contact avec la langue luxembourgeoise et avec leurs amis. De plus, une activité en forêt est prévue et cela, deux fois par semaine. Cela étant, il manquera 23 membres du personnel dont 15 sont en congé pour raisons familiales. En tout, il y aura 80 encadrants dans les crèches et cela sera suffisant, selon l’échevine qui a cité en exemple la crèche de la route d’Arlon pour ses capacités d’accueil.

Claude Damiani