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Carte épidémique : des élus de l’Est s’insurgent contre l’emploi du rouge


C’est Olivier Véran, le ministre de la Santé français, qui avait dévoilé la carte des zones rouges et vertes le 30 avril dernier (photo AFP).

Des élus du Grand Est, région particulièrement touchée par le coronavirus, regrettent l’emploi de la couleur rouge pour désigner sur la carte épidémique les zones les plus atteintes, jugeant qu’elle « stigmatise » leur région.

Jeudi, dans un courrier adressé au ministre de la Santé Olivier Véran, le maire de Strasbourg, Roland Ries, lui a demandé de « renoncer à cette modalité de classement qui stigmatise » la métropole alsacienne. « Je crains que l’attribution de cette couleur, rouge de surcroît – comme s’il s’agissait d’un blâme – ne porte préjudice à l’image et à l’attractivité de notre ville », écrit l’élu socialiste, alors que tout le quart nord-est de la France, dont la Région Grand Est, est en rouge.

Le reste du pays, considéré comme moins en tension, est en vert. Roland Ries rappelle que cette classification en rouge ou en vert résulte du croisement de trois critères, à savoir la circulation du virus, l’état du système local des tests pour détecter les cas contacts et le degré de saturation des structures hospitalières. Seul ce dernier point, « qui d’ailleurs se résorbe régulièrement (…) mérite une vigilance accrue de notre part », insiste encore l’édile, alors que les hôpitaux alsaciens ont longtemps été engorgés par l’afflux de patients Covid.

 

Mardi, le président de la Région Grand Est, Jean Rottner, avait lui aussi pesté contre le choix des couleurs rouge et vert, dans un entretien diffusé dans des quotidiens régionaux. « J’en ai marre d’entendre parler des rouges et des verts », a déclaré l’ancien maire (LR) de Mulhouse (Haut-Rhin), ville qui s’était retrouvée dès le début de l’épidémie aux avant-postes. « Il n’y a pas une ligne de démarcation, pas deux France, mais une intensité virale qui varie, la maladie qui peut être plus forte ici ou là », a-t-il fait valoir, rappelant qu’il avait diffusé sur son compte Twitter « une carte à l’envers avec du vert foncé et du vert clair ». « En fait, il y a tellement peu de différence entre les secteurs rouges ou verts. Pas question de nous laisser marquer au fer rouge », avait ajouté Jean Rottner.

AFP/LQ