Avec ses 2,47 g d’alcool dans le sang, un trentenaire n’avait pas réfléchi quand il a reçu le coup de fil… Il a sauté dans sa voiture pour se rendre immédiatement au poste de police…
La vie écrit les histoires les plus folles. C’est dans cette catégorie qu’on pourrait placer l’affaire débattue, jeudi dernier, devant la 13e chambre correctionnelle. Un dimanche début décembre, Laurent* est de sortie dans la capitale. La soirée passée au restaurant et sur le marché de Noël avec sa copine était plutôt bonne. Jusqu’au moment de rentrer à la maison. Car plus moyen de retrouver la voiture. Il se fait tard. Et un vent de panique se lève. La police est informée de la disparition. Mais au final, plus de peur de que de mal. En allant faire un dernier tour au parking Royal- Hamilius, la copine finit par localiser le véhicule. Il semble y avoir eu un petit malentendu entre ce parking et le parking Royal… là où un ami aurait dû déposer ledit véhicule. Voici du moins comment le trentenaire s’explique cette petite frayeur.
Après un nouveau coup de fil pour annoncer la bonne nouvelle à la police, le couple pense que tout est réglé. Il rentre à la maison. Laurent pense pouvoir souffler après toutes ces émotions. Mais ce n’est pas fini. Car c’est là que le téléphone sonne. À l’autre bout du fil, la police qui demande de passer pour contrôler la voiture. Au lieu de répondre : «Désolé, je ne peux plus conduire», Laurent saute dans sa voiture et se rend immédiatement au poste de police. Grave erreur. Car 2,47 g d’alcool par litre de sang, ce n’est pas rien. Il est vers 1 h ce 9 décembre 2019 quand la police le fait souffler dans le ballon et immobilise son véhicule et celui de la copine venue avec une autre voiture. «Elle avait moins bu, elle récupérera donc son permis.» C’est la police qui les ramènera finalement tous les deux à la maison.
Seulement trois Gin & Tonic?
«C’était le stress, la panique», raconte le prévenu de 38 ans qui avait renoncé à l’assistance d’un avocat pour son procès. «Je suis fautif. C’est mon erreur. J’ai paniqué quand la police m’a appelé!», a-t-il démarré au quart de tour à la barre.
À la police, il avait expliqué avoir bu à la maison. «On ne connaîtra jamais votre taux d’alcoolémie quand vous êtes rentré à la maison», observe le président. «Que vous ayez bu à la maison où en ville, cela ne change rien.» Il ne cachera toutefois pas ses doutes sur la consommation du prévenu : «Avec trois Gin & Tonic, on n’arrive pas à un tel taux.» Il lui lancera un dernier conseil pour la route : «La prochaine fois, faites en sorte de ne plus conduire après avoir bu.» Et d’ajouter : «Le taxi est toujours moins cher qu’une amende.»
Le parquet réclamera une interdiction de conduire de 24 mois et une amende contre le trentenaire qui travaille comme indépendant. Ce n’est pas la première fois qu’il atterrit devant la justice pour conduite sous influence d’alcool. Son casier renseigne une condamnation en 2007 par le tribunal correctionnel de Paris, à l’époque où il était étudiant. «Cette condamnation remonte à treize ans, je n’ai rien contre un sursis partiel et une exception pour les trajets professionnels», indiquera le parquetier.
Prononcé le 20 mai.
* Le prénom a été modifié.
Fabienne Armborst