La situation à Milan, capitale économique de l’Italie, « est un peu une bombe » en raison du nombre important de personnes infectées qui circulent, au risque de causer une nouvelle vague de contagions, a estimé vendredi un virologue de renom.
« La situation à Milan, c’est un peu une bombe, car il y a eu beaucoup de personnes qui sont restées enfermées à la maison tout en étant malades » car elles n’ont pas pu être testées, a expliqué le professeur Massimo Galli, chef du département des maladies infectieuses au prestigieux hôpital milanais Sacco, dans une interview au quotidien La Repubblica publiée vendredi.
« Nous avons un nombre très élevé de personnes infectées qui reviennent en circulation », a-t-il ajouté, évoquant la reprise graduelle des activités industrielles et commerciales et la levée progressive du confinement entamées le 4 mai en Italie. Il a relevé le risque de devoir réinstaurer des mesures de confinement si les chiffres de contagion repartent à la hausse.
« C’est un fait que la réouverture peut présenter des problèmes. Notre région (la Lombardie, dont Milan est la capitale) risque de devoir revenir au confinement, mais également certaines zones du Piémont et de l’Emilie-Romagne », a-t-il dit.
« Il y a des moments où on peut se mettre légitimement en rogne »
La Lombardie et sa capitale Milan sont les zones les plus touchées par l’épidémie de Covid-19 avec près de 15.000 décès pour plus de 80.000 cas, l’Italie dans son ensemble ayant enregistré près de 30.000 décès pour plus de 215.000 cas.
Des photos de très nombreuses personnes, dont beaucoup sans masques, se promenant le long des canaux à Milan pour prendre jeudi l’apéritif au soleil ont fait vendredi la Une des journaux italiens.
« Il y a des moments où on peut se mettre légitimement en rogne et maintenant c’est l’un de ces moments: les images d’hier le long des canaux sont honteuses », s’est emporté dans un message sur Facebook le maire de Milan Giuseppe Sala, menaçant de fermeture cette zone.
LQ / AFP