Le géant mondial de l’acier ArcelorMittal table sur un point bas d’activité au deuxième trimestre, après une perte nette de 1,1 milliard de dollars au premier trimestre, pénalisé par le ralentissement de la demande lié aux mesures de confinement face au Covid-19.
Le PDG du groupe Lakshmi Mittal a jugé jeudi qu’il y avait « encore trop d’incertitudes pour prévoir précisément ce que sera le reste de l’année ».
Mais « la construction et l’industrie manufacturière devraient être parmi les premiers secteurs à pouvoir reprendre leurs opérations », compte tenu du début des programmes de déconfinem.ent dans différents pays, a-t-il estimé.
« La suite de l’année va représenter un défi », a souligné Lakshmi Mittal néanmoins « confiant » dans la capacité du groupe à « affronter ces temps difficiles ».
Le chiffre d’affaires du premier trimestre était en baisse de 22,6% sur un an et de 4,3% sur le trimestre précédent, à 14,8 milliards de dollars.
ArcelorMittal a enregistré « une baisse significative des activités industrielles » sur ses marchés, en raison de l’impact des mesures de confinement face au Covid-19.
La baisse du chiffre d’affaires est liée à la fois à une diminution des livraisons d’acier et à des prix de l’acier en baisse, suite à la crise sanitaire.
« Le deuxième trimestre pourrait marquer un point bas en termes d’activité », a déclaré Aditya Mittal, directeur financier du groupe et directeur général d’ArcelorMittal Europe, lors d’une conférence téléphonique.
La baisse « a vraiment commencé dans la deuxième moitié de mars pour nous », mais « la majeure partie de l’impact est à l’évidence au deuxième trimestre », a-t-il dit.
Le directeur financier a relevé que l’automobile, qui représente un secteur très important pour ArcelorMittal en Europe et en Amérique du Nord et qui a été « le plus touché », est désormais « en redémarrage ».
D’autre part, le secteur de l’emballage s’est maintenu, soutenu par l’agroalimentaire, alors que l’industrie manufacturière et la construction sont en baisse, « mais peut-être pas autant que ce qu’on pouvait attendre », a poursuivi Aditya Mittal, observant que sur de nombreux marchés le secteur de la construction a poursuivi ses opérations.
Expéditions en baisse de 30%
Au total, le groupe prévoit pour le deuxième trimestre un recul de ses livraisons d’acier de l’ordre de 30% en moyenne, ce qui devrait être le niveau de baisse pour l’Europe et l’Amérique du Nord, selon le directeur financier, et un peu moins pour le Brésil et la zone CEI (Russie et pays voisins).
ArcelorMittal table sur des expéditions d’acier comprises entre 13,5 et 14,5 millions de tonnes au deuxième trimestre, contre 19,5 millions de tonnes sur les trois premiers mois.
Plus largement, le groupe a indiqué prévoir « un impact significatif » sur ses volumes jusqu’à ce que l’activité industrielle se normalise.
ArcelorMittal a aussi donné une prévision d’excédent brut d’exploitation (Ebitda) entre 400 et 600 millions de dollars. Il avait atteint 967 millions au premier trimestre, une amélioration par rapport au dernier trimestre de 2019, où il se situait à 935 millions.
Mais surtout le groupe a quasiment divisé par cinq sa perte d’exploitation, ramenée à 353 millions de dollars contre 1,5 milliard le trimestre précédent.
« La performance opérationnelle améliorée au premier trimestre a été très largement éclipsée par la crise du Covid-19 », a constaté le PDG Lakshmi Mittal.
Face à la crise, le groupe a « significativement réduit la production », avec des arrêts temporaires de production d’acier et de lignes de finition.
« Il est clair que si les niveaux de demande ne se normalisent pas à moyen terme, nous étudierions des mesures structurelles d’économies, mais à l’heure actuelle, les mesures de réduction de coûts sont de nature temporaires », a insisté Aditya Mittal.
Sur Euronext, vers 12h40, l’action ArcelorMittal gagnait 2,83% à 9,83 euros, dans un marché en hausse de 0,86%.
AFP