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Luxembourg : l’AMMD furax après une circulaire menaçante


L’Association des médecins et médecins-dentistes n’a pas du tout apprécié le contenu et encore moins le ton de la lettre émise lundi dernier par le directeur de la Santé. (illustration Editpress/Fabrizio Pizzolante)

Une circulaire émise lundi dernier par le directeur de la Santé a fait bondir l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD). Le sujet concerne la reprise des activités hors Covid-19.

Le directeur de la Santé, le Dr Jean-Claude Schmit, s’est fendu lundi d’une lettre circulaire menaçante destinée à remettre de l’ordre dans les activités des médecins pris dans la tourmente de cet état de crise nationale. Selon le règlement grand-ducal du 18 mars, les activités exercées en cabinet libéral «sont réduites aux problèmes de santé les plus sévères et/ou urgents».

Il se trouve que le directeur de la Santé a eu écho d’ »activités de routine » dans certains cabinets médicaux et médicaux-dentaires en rapport avec des problèmes de santé qui ne sont « ni urgents ni sévères », juge Jean-Claude Schmit dans sa lettre circulaire. Il menace d’envoyer des agents de la direction de la Santé qui, en leur qualité d’officiers de police judiciaire, peuvent effectuer des contrôles sur le terrain et sanctionner. L’amende s’élève à 145 euros.

L’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) n’a pas du tout apprécié le contenu et encore moins le ton de la lettre alors même que la question de la reprise progressive des activités médicales avait été abordée le 14 avril avec la ministre qui soutenait, selon l’AMMD, la démarche des médecins. Il est vrai que la ministre de la Santé, Paulette Lenert, a répété que les gens ne devaient pas avoir peur d’aller voir un médecin pour des pathologies autres que le Covid-19.

«Il faut aussi bien assurer une prise en charge adéquate des patients atteints du Covid-19 que de tous ceux présentant d’autres pathologies», soulignait la ministre il y a trois semaines en expliquant la réorganisation du secteur des soins de santé via une gestion centrale du corps médical et du personnel des soins. L’objectif prioritaire dans cette restructuration, précisait Paulette Lenert, est d’assurer les traitements essentiels à la vie des citoyens. «Tout ce qui n’est pas absolument nécessaire est reporté, ça ne veut pas dire qu’il ne se passe plus rien. Le quotidien ne s’arrête pas», disait-elle.

La circulaire du 20 avril est jugée «inadmissible» par l’AMMD alors «que tous les efforts doivent viser à rétablir une prise en charge médicale et médicodentaire digne de ce nom afin de pouvoir soigner tout le spectre des pathologies en dehors du Covid-19», répond l’AMMD qui se distance «formellement», de cette circulaire.

Les médecins ont demandé un rendez-vous urgent avec la ministre Paulette Lenert «pour discuter de l’issue cette situation, qui ne pourra rester sans conséquences», avertit à son tour l’AMMD.

Geneviève Montaigu