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[Football] Le Progrès Niederkorn annonce une baisse forcée des salaires


Sébastien Thill, le capitaine du Progrès, relativise. (Photo : Luis Mangorrinha)

Les joueurs de DN vont être rattrapés par la réalité : Niederkorn, l’une des adresses les plus sûres du pays, annonce cette semaine une réétude forcée des contrats.

En fin de semaine, le Progrès va s’élancer dans un long marathon d’entretiens individuels, durant trois ou quatre jours. Il y aura là à chaque fois un joueur, seul donc, son président Fabio Marochi et son directeur Thomas Gilgemann. Il ne s’agira ni d’une négociation à l’embauche ni d’une renégociation contractuelle.

Niederkorn, l’un des clubs réputés être les plus généreux du paysage footballistique grand-ducal, n’a plus les moyens de poursuivre sur la dynamique imprimée depuis quelques années. Ce sont donc des propositions concrètes et fermes qui seront formulées aux joueurs. À la baisse. Car honorer les contrats signés ces dernières années n’est tout simplement plus possible.

Cette situation, tout le monde en Division nationale risque d’y être confronté ces prochaines semaines. Avec la certitude toutefois que les joueurs qui n’accepteront pas de voir leurs émoluments être abaissés de manière unilatérale ne sont pas assurés de trouver mieux ailleurs désormais, puisque l’intégralité de la BGL Ligue est frappée de difficultés financières liées à l’épidémie de Covid-19 et au ralentissement économique qui en résulte. «Je me demande quand même comment on fera, nous, pour constituer un budget plus bas que celui que nous avons actuellement», s’est interrogé Henri Bossi, à Hostert, la semaine passée. Les aléas des «petits».

Le Progrès, lui, s’y prépare depuis le début de la pandémie. Retourne ses chiffres en tous sens pour pondre des offres à prendre ou à laisser qui restent suffisamment attractives pour s’assurer qu’au moins 80 % de son effectif réponde oui. Contacté par nos soins, Thomas Gilgemann veut y voir un examen de moralité : «On va s’en servir aussi pour voir ceux qui sont là pour le projet, pour le club, pour le maillot et ceux qui sont là pour l’argent. Il va falloir que chacun fasse des efforts.»

Roland Vrabec a déjà dit oui

Le staff technique, l’entraîneur en tête, y a déjà consenti. Roland Vrabec a donné son feu vert pour voir son salaire baisser, en signe de solidarité, ce qui constitue un bon point de départ avant d’aller démarcher des joueurs qui se sont montrés jusque-là très réceptifs à son travail. «L’idée, enchaîne Gilgemann, c’est quand même de continuer à proposer des contrats cohérents et que l’on puisse honorer, qu’il y ait de la Coupe d’Europe ou pas. On veut absolument pouvoir tenir nos engagements. Mais il n’y aura pas de négociation possible.»

C’est aussi dans l’attente des réponses de ses joueurs que l’actuel deuxième de BGL Ligue (bien embêté de ne pas être devant le Fola, qui risque d’hériter de la place en Ligue des champions si d’aventure la FLF décidait d’interrompre définitivement le championnat) a bloqué pas mal de dossiers individuels. Youn Czekanowicz, qui négocie actuellement avec le RFCU et surtout Strassen pour un prêt d’une saison, ne serait pas forcément laissé libre si Sébastien Flauss, par exemple, ne donnait pas suite à la nouvelle proposition du club et qu’il faille trouver un nouveau n° 1 aux buts. Kevin Kerger et Mike Schneider, que le Titus Pétange souhaiterait ardemment prolonger après leur prêt d’une saison, pourraient constituer des variables d’ajustement au cas où l’effectif aurait besoin d’être renfloué.

Conformément aux vœux déjà exprimés dans ces colonnes par le président de la FLF, Paul Philipp, et le ministre des Sports, Dan Kersch, il est visiblement déjà l’heure de réduire la voilure et de stopper la course à la surenchère financière. Et si Fabio Marochi – dont une grosse douzaine de joueurs bénéficient d’une mesure de chômage partiel pris en charge par l’État – doit s’y résoudre, ils seront nombreux, dans l’élite du foot luxembourgeois, à devoir faire de même.

«La postcrise sera dure pour tout le monde», lance Gilgemann. Et clairement, on y est déjà.

Julien Mollereau

«Tout le monde est à 100 %»

Comment occupez-vous vos journées en ce moment ?
Sébastien Thill : Ça va. Je continue de bosser, en alternance, une semaine sur deux, sur les terrains. Ils ne sont pas en trop mauvais état. Si on reprenait, ils seraient aptes.
Ces baisses de salaires au Progrès, en tant que capitaine, comment voyez-vous la chose ?
C’est un peu logique quand on regarde la situation. Mais ce ne sont pas que des baisses de salaires. Ces entretiens, c’est aussi pour voir qui veut rester, qui veut partir. C’est aussi pour avoir le temps de se retourner et de préparer la saison prochaine. Et vous savez, en tant que capitaine, je suis tenu au courant, mais pas trop…
Quelle sera la réponse de vos coéquipiers aux propositions du club ?
Vu que certains devaient partir cet été, le cadre va forcément un peu changer de toute façon. Mais si jamais il fallait y retourner, vous savez, tout le monde serait à 100 %. Tout le monde EST à 100 %. Cela foutrait les boules que le championnat s’arrête et qu’on finisse deuxièmes, car il y avait la place pour faire champion cette saison. Mais il y a des choses plus importantes.
Tiens, d’ailleurs, comment vont vos frères ?
Olivier est encore en Russie et Vincent à Orléans. C’est plus facile pour moi de sortir que pour Vincent à Orléans. C’est un peu difficile pour eux parce qu’ils sont coupés de la famille, mais la forme, ça va. Il reste encore une année de contrat à Olivier du côté d’Oufa, mais est-ce qu’il va rester, ça… Quant à Vincent, lui, c’est soit retour à Metz, soit ailleurs. Il y a beaucoup de rumeurs pour lui, mais rien de concret.
Recueilli par J. M.