Les sites français d’Amazon resteront fermés deux jours de plus, jusqu’à mercredi inclus, a déclaré dimanche le géant américain du commerce en ligne, qui espère obtenir mardi en appel la levée par la justice de la limitation de ses activités.
« Nous restons perplexes face à la décision du tribunal de Nanterre rendue la semaine dernière et nous attendons avec intérêt que notre appel soit entendu. Nous maintenons temporairement la suspension de l’activité de nos centres de distribution français », explique l’entreprise dans une déclaration.
Les quelque 10 000 salariés et intérimaires répartis dans six entrepôts en France sont donc appelés à rester chez eux jusqu’à la réouverture. Ils ont été informés de la prolongation et une réunion avec le comité social et économique (CSE) devrait avoir lieu lundi. Ils resteront payés à 100 %, a précisé la société, qui n’a pas fait de demande de chômage partiel. Les consommateurs gardent la possibilité d’utiliser la plateforme Amazon pour acheter et se faire livrer des produits depuis l’étranger.
Le tribunal de Nanterre avait enjoint le 14 avril à Amazon France de limiter ses activités à des produits essentiels (hygiène, produits médicaux et alimentation), sous peine d’une amende de un million d’euros par infraction constatée. Saisi par un syndicat, le tribunal avait mis en avant plusieurs problèmes, dont les tourniquets à l’entrée des sites qui créent des rassemblements de salariés violant les mesures de distanciation, idem dans les vestiaires, ou le passage des colis d’un salarié à un autre susceptible de transmettre le virus.
Jugeant la distinction entre les types de produits ambiguë et face au risque d’être mis à l’amende, Amazon avait alors annoncé fermer provisoirement ses sites de distribution jusqu’à lundi inclus, et en profiter pour nettoyer ses entrepôts et conduire une évaluation des risques face au Covid-19.
Selon le baromètre Foxintelligence du commerce en ligne, la part de marché d’Amazon dans ce secteur en France s’est stabilisée à 36% lors de la quatrième semaine de confinement. Son volume d’affaires annuel dans le pays atteint 7,73 milliards d’euros, selon le panéliste Kantar.
AFP/LQ