L’Association internationale du transport aérien (IATA) a chiffré mardi à 314 milliards de dollars la baisse du chiffre d’affaires des compagnies aériennes en 2020 liées à la propagation du coronavirus, soit une chute de 55% par rapport aux revenus de 2019.
Il y a trois semaines, ces pertes avaient été évaluées à 252 milliards de dollars, soit une baisse de 44% par rapport à l’année précédente, par l’organisation qui regroupe 290 compagnies aériennes. « À part quelques vols de fret et quelques vols de rapatriement, l’industrie est plus ou moins clouée au sol », a commenté Brian Pearce, le responsable financier de l’IATA, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
Début avril, le nombre de vols dans le monde s’est effondré de 80% par rapport à la même période en 2019, selon l’IATA. Depuis le début de la crise, qui a débuté pour le secteur fin janvier avec la suspension par des compagnies aériennes de la desserte de la Chine, berceau du coronavirus, l’IATA a à plusieurs reprises revu à la hausse l’estimation de ses pertes de chiffres d’affaires au fur et à mesure des fermetures de frontières qui ont accompagné la propagation du Covid-19 dans le monde.
Une reprise plutôt en ‘U’ qu’en ‘V’
Dans sa dernière évaluation, l’organisation prend en compte des restrictions de déplacements qui pourraient être plus longues que prévu et un impact sévère du Covid-19 partout dans le monde, y compris en Afrique et en Amérique latine. « Les prévisions du secteur s’assombrissent de jour en jour. L’ampleur de la crise rend une reprise en forme de ‘V’ (NDLR : chute suivie d’un rebond immédiat) peu probable. Il s’agira d’une reprise en ‘U’ (NDLR : une chute suivie d’une stagnation avant la reprise) », a commenté le directeur général de l’IATA, Alexandre de Juniac.
Selon lui, des réunions vont débuter à partir de la fin de la semaine pour mettre au point, avec les gouvernements, « un plan de redémarrage du secteur selon une approche par régions » dans le monde et basé vraisemblablement sur une reprise d’abord des vols « intérieurs, puis régionaux, puis continentaux et enfin intercontinentaux ». « Le contrôle de l’état de santé des passagers sera un élément clé de ce redémarrage », a-t-il ajouté, précisant qu’il ignorait pour l’instant quels seraient les moyens utilisés mais en plaidant en faveur d’une uniformité « pour éviter un patchwork de mesures complexes et différentes dans les différentes parties du monde ».
LQ/AFP