L’Allemagne va remplacer la majeure partie de ses avions de chasse vieillissants Tornado par des Eurofighter d’Airbus mais aussi par quelques jets américains de Boeing, affirme le Spiegel vendredi, alors que le gouvernement allemand doit prochainement rendre sa décision.
À partir de 2025, la flotte allemande de Tornado laissera place à un maximum de 90 Eurofighter d’Airbus et de 45 F-18 de Boeing, avance le magazine.
Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a déclaré à l’AFP qu’une décision serait prise « dans les prochains jours ».
Le gouvernement allemand choisit donc de ménager ses partenaires européens avec l’option Eurofighter, défendue notamment par Airbus, sans se fâcher avec les Etats-Unis et l’Otan.
Plusieurs des Tornado actuels sont des avions certifiés par les États-Unis comme pouvant transporter des bombes nucléaires américaines.
Berlin a ainsi, croit savoir le Spiegel, décidé de s’équiper de certains F-18 afin de poursuivre cette mission.
Dans un rapport de la Cour des comptes fédérale allemande obtenu par le magazine, le Tornado est décrit comme un « système d’armes devenu obsolète et de plus en plus caractérisé par des dysfonctionnements et un manque de disponibilité ».
Éviter une controverse sur l’avenir du projet de défense européen
Cet arbitrage entre les deux constructeurs aéronautiques concurrents plutôt favorable à Airbus permettrait dans un premier temps d’éviter une controverse sur l’avenir du projet de défense européen.
Fin février, et après des mois de rivalités politico-industrielles entre la France et l’Allemagne, les ministres de la Défense des deux pays avaient déjà signé un contrat de 150 millions d’euros devant conduire en 2026 à un premier prototype du futur avion de combat européen destiné à remplacer leurs flottes actuelles.
L’Espagne devrait également se joindre à ce projet de Système de combat aérien futur (SCAF), notamment dans les études de recherches.
Le SCAF a pour ambition de remplacer d’ici à une vingtaine d’années les Rafale et les Eurofighter.
L’Allemagne a longtemps été réticente à ce projet, craignant être perdante dans ce partenariat dont la France a été désignée cheffe de file.
AFP