Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Pointée du doigt la semaine dernière pour son manque de communication, la FLF s’est fendue d’une lettre aux clubs, lundi. Le Quotidien l’a consultée.
Les clubs demandaient des réponses (comment faire avec nos infrastructures, comment payer nos joueurs et gérer leurs contrats, état physique…), la FLF se contentait de se murer dans une profession de foi (on doit finir cette saison, mais attendons). On est à peu près à mi-chemin de ces deux logiques dans la longue missive de plusieurs pages expédiée par l’administration fédérale. Entre le but à atteindre cher à l’une et les moyens d’y parvenir qui importent aux autres.
En ce début de semaine, la fédération a envoyé aux clubs un long récapitulatif d’un mois de décisions prises dans l’urgence du moment, mais aussi de discussions avec l’UEFA. Si le conseil d’administration doit encore se réunir pour affiner sa vision et envisager les différentes options à mettre en place en vue de la reprise, on y perçoit des axes de réflexion très clairs. Au travers des préconisations de l’UEFA (que doit encore entériner la FIFA), on devine la feuille de route : on n’est pas près de voir la fin de la saison 2019/2020, mais tout laisse penser qu’on la verra. D’ailleurs, certaines décisions concrètes ont déjà été prises.
La FLF n’exclut pas de finir en août, visiblement
«La FLF a pris la décision de prolonger la date d’envoi des déclarations de non-transfert au-delà du 1er mai et ce jusqu’à nouvel ordre» lit-on ainsi dans cette lettre. Une porte ouverte pour laisser aux clubs toute latitude afin de préparer la suite plus sereinement.
Parce que la suite est assez fracassante. Se référant à la demande expresse de l’UEFA de tout faire pour finir les championnats, quitte à pousser jusqu’à fin août au besoin, la FLF précise : «Une des conséquences de la prolongation de la saison 2019/2020 jusqu’en août 2020 (NDLR : ce que visiblement elle n’exclut pas de son côté) par l’UEFA et la FIFA pourrait être le fait que les saisons domestiques ne pourront reprendre au plus tôt que vers le 15 septembre 2020, ceci après la période des matches internationaux début septembre 2020 (Nations League.»
Paul Philipp et son conseil d’administration pourraient donc envisager de lancer la saison prochaine avec un mois et demi de retard sur la date habituelle. En tout cas, ils ne se l’interdisent pas.
Les contrats pourront être prolongés
Voilà qui laisse en tout cas en suspens un problème majeur, au-delà de l’innovation concernant les déclarations de non-transfert : comment gérer les transferts, justement? La FLF se réfère sur cette question aux premières préconisations du groupe de travail mis en place par l’UEFA. Elle ne les fait pas encore siennes mais l’on devine que la piste pourrait être retenue si cela devenait nécessaire : «Tout contrat se finissant au 30 juin ne sera réellement terminé qu’à une nouvelle date de clôture et si un contrat débutait au 1er juillet, son entrée en vigueur serait reportée au début de la nouvelle saison. Ou, en cas de chevauchement de dates, priorité serait donnée à l’ancien club pour qu’il puisse terminer la saison éventuellement encore en cours.»
Les références à tous ces moyens de finir la saison plus qu’à la façon de soulager des clubs inquiets pour leurs joueurs et leurs finances tendent à donner le cap : on va finir. Comment gérer la casse pécuniaire liée à l’allongement de la durée des contrats? Comment construire la saison prochaine sans une période de récupération et de construction des effectifs (et pour quel challenge sportif d’ailleurs…)? Cela, forcément, ce document ne l’aborde pas et c’est pourtant sans doute ce qui inquiète le plus la DN dont les clubs, majoritairement, semblaient il y a peu ne pas vouloir reprendre le chemin des pelouses. Au moins savent-ils désormais à quoi s’en tenir. Il va falloir envisager que cette saison 2019/2020, unique en son genre, puisse s’étaler sur douze mois. La FLF, l’UEFA, la FIFA mettent tout en œuvre pour que cela soit possible.
Julien Mollereau
