Le pôle Femme-Mère-Enfant des hôpitaux Robert-Schuman détaille les mesures prises face au coronavirus.
«Tout est allé très vite depuis ce 9 mars où le premier cas d’un soignant de la clinique Bohler testé positif au coronavirus était connu et divulgué en toute transparence», indique Fabrice Caroulle, directeur des soins du pôle Femme-Mère-Enfant. Les contraintes du port d’un masque et d’hygiène liées à son lieu d’exercice professionnel ont permis de ne pas être une source de contamination de la patientèle. Depuis lors, le plan de bataille contre cet ennemi invisible dénommé Covid-19 a été renforcé de jour en jour, d’heure en heure, donnant aujourd’hui une vision d’une clinique surréaliste pour les personnes non aguerries.
Au même titre que la politique nationale met en place des mesures pour limiter la propagation du virus, celles prises par le pôle Femme-Mère-Enfant ont pour objectif de protéger du virus tous les patients, de soigner avec force et engagement ceux qui sont contaminés mais aussi ceux qui ne le sont pas. Dans ce sens, l’entrée du personnel ne se réalise qu’après questionnaire, prise de température, désinfection des mains et port de masque. Les patientes, soumises au même rituel, prendront un circuit spécifique en cas de suspicion ou infection avérée au Covid-19. À l’intérieur de la clinique, les circuits de prise en charge sont parfaitement scindés afin de ne pas mélanger le statut infectieux des patientes. Des procédures de prise en charge ont été élaborées. Elles sont connues, appliquées, réajustées au quotidien.
«Nous favorisons au maximum l’octroi de chambres seules aux patientes et le confinement par la distribution des plateaux repas, expliquent les hôpitaux Robert-Schuman. Nous offrons la gratuité de certaines prestations (TV, wifi…) et nos équipes sont très attentives à la vulnérabilité psychologique des patientes en ces temps difficiles. Nous tentons de préserver les séances prénatales en visioconférence. Nous ne séparons pas la mère de son enfant même dans le cas d’une patiente Covid-19 positive. Nous répondons aux questions des patientes par téléphone, via notre site internet, mais également via notre plateforme e-learning. Nous autorisons à ce jour pour les patientes non infectées et selon certaines précautions d’hygiène, la présence du papa asymptomatique à l’accouchement et la césarienne. Il ne nous a pas paru raisonnable de l’accorder lors de l’hospitalisation. Cette mesure est difficile tant pour les couples que les équipes et contraire à la politique que l’on mène depuis des années au regard de la place que l’on développe et accorde aux pères (…). Par ailleurs, nous restons sensibles aux situations particulières et réalisons une analyse au cas par cas si le besoin s’en fait sentir.»
«La télémédecine favorisée»
Dr Juncker, directeur médical du pôle Femme-Mère-Enfant complète qu’un gros travail médical en amont se réalise. «Les médecins favorisent les pratiques de télémédecine et limitent au strict nécessaire les consultations sur place. L’accueil des patientes qui nécessitent une consultation sur place est assuré 24 h/24 par l’équipe médicale : les urgences gynécologiques et obstétricales sont prises en charge avec le même souci de rigueur et d’efficacité qu’avant (…). La prise en charge médicale et les procédures sont adaptées au jour le jour aux nouvelles connaissances scientifiques suivies grâce à une collaboration avec, entre autres, le ministère de la Santé et le Réseau périnatal lorrain. Notre souci est de prendre en charge toutes nos patientes atteintes ou non par le virus. Pour cela, il est très important actuellement de venir accoucher dans la structure où travaille votre gynécologue qui vous a suivi et qui dispose de tous les éléments pour assurer votre sécurité et celle de l’enfant à naître. Une concertation et collaboration est en place avec la maternité et la néonatologie intensive du CHL.»