La vie chacun chez soi : d’Ajaccio à la petite ville d’Yssingeaux, échos d’une France sous cloche, dimanche, au 13e jour de confinement.
- Faute de mieux
« Ca nous permettra de protéger détenus et personnels et de rassurer, faute de mieux pour l’instant »: la maison d’arrêt d’Ajaccio a reçu 72 masques en textile confectionnés par une association corse baptisée Les p’tites mains solidaires ajacciennes. Par ces temps d’épidémie, l’établissement affiche un nombre de détenus « historiquement bas »: 45 pour 56 places.
- Désert
« Certains profitent des routes devenues désertes pour s’adonner à de tristes records », se désole un porte-parole de la gendarmerie de l’Essonne. Samedi, un motard a été flashé à 251 km/h au lieu de 90 km/h, sur la RN20 qui relie Paris à Longjumeau. L’Escadron de sécurité routière du département a procédé, sur la seule journée de vendredi, à 15 rétentions de permis de conduire et à quatre suspensions samedi.
- 38°C
« Cela permet de faire les courses de façon plus sereine ». À Yssingeaux, en Haute-Loire, un supermarché accueille désormais ses clients en leur prenant la température. A chaque nouvelle entrée, un agent de sécurité, muni d’un masque chirurgical, brandit un thermomètre frontal. « Nos clients y sont très favorables », assure le gérant, Stéphane Pouyet, qui précise qu’aucun cas de forte fièvre n’a été jusqu’à présent détecté.
- Peur du vide
« Pas peur de la maladie, non! Ils ont peur du vide, peur de ne plus voir personne, peur du comportement des gens la journée ». Après une maraude, une employée du Samusocial de Paris résume la détresse des SDF, plus isolés que jamais depuis le confinement qui a vidé les rues et conduit à la fermeture de lieux de distributions alimentaires et de sanisettes.
Le Samusocial, qui malgré les difficultés des associations pour continuer leurs activités, poursuit ses maraudes et appelle aux dons afin notamment de distribuer des chèques-services aux plus précaires pour l’achat de nourriture et de produits de première nécessité.
- Normal
Lors d’un contrôle routier à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme, un monsieur a présenté une attestation en bonne et du forme pour justifier sa sortie en temps de confinement. De ce point de vue, il était en règle. Par contre, il était fortement alcoolisé, roulait sans permis et a donc fini au commissariat. « Comme en temps normal », résume un policier local.
AFP