Le manque de solidarité fait « courir un danger mortel à l’Union européenne », a averti samedi l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors.
« Le climat qui semble régner entre les chefs d’État et de gouvernement et le manque de solidarité européenne font courir un danger mortel à l’Union européenne », estime l’ancien ministre français de l’Économie, qui a présidé la Commission de 1985 à 1995.
« Le microbe est de retour », ajoute ce grand défenseur de l’Europe, qui a suivi, selon l’Institut à son nom qu’il a fondé, les derniers développements au sein de l’Union et sa réponse face à la pandémie, en particulier le Conseil européen de jeudi qui a montré les divisions entre les 27, en particulier entre pays du Nord et du Sud.
En retrait de la vie politique, Jacques Delors aujourd’hui âgé de 94 ans, s’exprime très rarement.
Que de rendez-vous manqués
Après la crise des migrants, la pandémie de nouveau coronavirus met à rude épreuve l’unité de l’Union européenne, les pays du Sud dénonçant le danger de l’égoïsme de ceux du Nord pour l’avenir de l’Europe.
Confrontée à une crise sanitaire sans précédent qui mettra selon toute vraisemblance l’économie de l’UE à genoux, les 27 ne parviennent pas à s’entendre sur une riposte financière commune forte.
Comme pendant la crise des dettes souveraines de la zone euro, commencée en 2010 dans le sillage de la crise financière de 2008, une ancienne fracture réapparaît entre les pays du Nord, tels l’Allemagne et les Pays-Bas, aux finances publiques saines, et ceux du Sud, comme l’Italie, l’Espagne et même la France, accusés de laxisme budgétaire.
LQ/AFP