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Gramegna ouvre les vannes

Le gouvernement a ficelé mercredi un paquet sans précédent pour venir en aide à l’économie nationale, touchée de plein fouet par la crise du Covid-19. Un virus non visible menace aujourd’hui non seulement des milliers de vies mais aussi l’ensemble du tissu économique, que ce soit au Grand-Duché ou dans d’autres pays européens.
Ces derniers jours, des mécontentements se sont déjà fait sentir dans le camp patronal. Le plan d’aide préparé par le gouvernement ne serait pas assez équitable et trop lourd en termes de bureaucratie. Une part d’égoïsme n’est pas à nier à un moment où toutes les composantes du pays sont à bord d’un seul et même bateau naviguant à vue. Personne n’est en effet aujourd’hui en mesure de prédire l’évolution de la crise sanitaire en cours et quelles seront les répercussions sur les plans économique, financier et social.

Le gouvernement n’a pas d’autre choix que de préparer le terrain afin de permettre au Luxembourg de relever les défis qui l’attendent. Jusqu’ici, le Grand-Duché a été un havre de prospérité. Ni la crise de la sidérurgie des années 70 ni la crise économique de 2008 et 2009 n’ont fait couler le riche Grand-Duché. Un bémol majeur est cependant à émettre : la population active a payé un prix bien plus lourd que le patronat pour redresser la barre.

Aujourd’hui, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a décidé d’ouvrir les vannes. Près de neuf milliards d’euros sont mobilisés pour permettre à l’économie de dépasser la crise et rebondir au plus vite. Le principe est d’aider les entreprises afin de sauver les emplois et donc permettre aux salariés de garder la tête hors de l’eau. Il est acquis que la dette publique va augmenter. La solidarité, prônée actuellement, sera-t-elle toujours de mise au moment de gérer l’après-crise ? Il est dans l’intérêt du pays qu’un sain équilibre s’établisse. L’objectif doit en effet être d’éviter aux simples salariés de payer une nouvelle fois les pots cassés.

David Marques