Alwin de Prins, le directeur du Luxembourg Institute for High Performance in Sports (LIHPS), explique que, malgré la période très compliquée, les athlètes peuvent continuer à utiliser la plupart des services mis à leur disposition.
Comment gérez-vous la situation dans le contexte actuel au sein du LIHPS ?
Alwin de Prins : Comme nous n’avons pas d’infrastructure propre et que nous sommes bien organisés au niveau de la structure IT, on peut travailler de la maison. Le problème principal, c’est que la Coque est fermée et donc, le HPTRC (High Performance Training & Recovery Center) aussi. Nous ne sommes donc pas en mesure de poursuivre nos activités habituelles physiquement.
Quelles sont les solutions pour les athlètes qui font appel à vous ?
Ils ont, bien sûr, la possibilité de nous contacter en ligne. Nos experts en préparation physique ont joint nos athlètes pour voir ce qu’ils pouvaient leur proposer comme programme parfois même avec des moyens très rudimentaires. Mais Martin Zawieja a beaucoup de ressources, il est très créatif et trouve toujours une solution. Ça peut être des exercices sur une chaise, avec un sac à dos qu’on remplit. Il y a toujours quelque chose à faire.
Ces solutions en ligne marchent pour d’autres de vos domaines de compétences ?
Absolument. En fait, à part le travail sur la biomécanique, évidemment à l’arrêt car on ne peut plus faire de tests, tout fonctionne. Et encore, si un athlète et son coach ont des questions par rapport à une analyse de performance ou autre, ils peuvent toujours discuter d’un programme avec Frédéric Margue. Même chose pour la nutrition, une question sur la double carrière ou un support psychologique, nos experts sont toujours à leur disposition.
Mais bien sûr, ça ne fonctionne pas pour les kinés, par exemple ?
Si. Certes, nos physios, qui sont basés à la clinique d’Eich, ne peuvent pas traiter les athlètes, puisque tout ce qui était non urgent a logiquement été reporté. Mais les kinés ont appelé les athlètes pour leur mettre au point un programme individualisé qu’ils peuvent faire à la maison. Ils donnent des conseils pour expliquer ce qu’elle ou il peut faire comme type d’exercice par rapport à sa blessure.
Qu’en est-il d’un éventuel prêt de matériel ?
Sur certains cas très spécifiques, nous pouvons prêter du matériel. Mais actuellement, c’est très compliqué d’en commander. Les délais de livraison ont explosé. Et il faut bien comprendre qu’il ne sert à rien d’acheter dix exemplaires d’équipement qu’on trouve au HPTRC. Une fois la phase de coronavirus, on risquerait de se retrouver avec ce matériel sur les bras pour rien. Par exemple, on ne va pas aller équiper les athlètes de tapis roulant alors qu’ils peuvent sortir et courir dehors. Mais attention, bien évidemment en respectant scrupuleusement toutes les conditions demandées par le gouvernement. Et en suivant toutes les règles. Dans cette période, on essaie surtout d’apporter de petites choses, c’est un peu de l’improvisation mais un jour, la Coque et le HPTRC seront rouverts. En attendant, on fait du mieux possible avec nos moyens.
Entretien avec Romain Haas