Kevin Geniets, Michel Ries et Ben Gastauer se préparent à vivre des semaines ou des mois très compliqués avec l’annonce de la probable annulation des courses belges jusqu’à fin mars et du Tour de Catalogne.
Paris-Nice, qui se déroule actuellement avec un nombre réduit d’équipes, sera peut-être la dernière course de l’année.
L’idée n’était pas utopique pour Jempy Drucker avant de prendre le départ de la Course au soleil. Le coureur de la Bora se montrait même dubitatif quant à la possibilité d’arriver à Nice : «Si je regarde ce qui s’est passé aux Émirats, il se peut que Paris-Nice se termine dans trois semaines pour certains», évoquait-il. Pour l’heure, la course se poursuit. En revanche, l’avenir s’assombrit pour la suite du calendrier. Hier, en début de journée, le ministre flamand des Sports, Ben Weyts, a annoncé que tous les évènements sportifs en Flandres, intérieurs comme extérieurs, étaient annulés jusqu’au 31 mars. Une décision qui impacterait donc les courses cyclistes. En effet, d’ici à la fin du mois, pas moins de cinq rendez-vous sont prévus, comme Nokere-Koerse, le GP E3 ou encore Gand-Wevelgem.
Si le ministre n’a pas expressément annoncé l’annulation de ces épreuves, en limitant son décret aux compétitions jeunes et amateurs, des décrets municipaux ont, en revanche, déjà été pris pour interdire des évènements sur certaines communes. Certaines courses sont certaines d’être annulées et les suivantes sur le calendrier, comme À travers la Flandre et surtout le prestigieux Tour des Flandres (5 avril) pourraient bien être les prochaines sur la liste.
Kevin Geniets «veut y croire»
Par ailleurs, on a également appris, cette fois de manière totalement officielle, que le Tour de Catalogne était annulé. Autant de mauvaises nouvelles qui laissent les coureurs luxembourgeois dans l’incertitude.
Actuellement en stage en France, Kevin Geniets prépare activement ce qui doit constituer son premier pic de forme, avec l’enchaînement Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Le jeune coureur de la Groupama-FDJ encaisse la nouvelle : «C’est vrai que la situation est très compliquée. On part en stage, on fait des sacrifices pour être prêt et en forme pour des courses comme le Grand Prix E3, le Tour des Flandres. C’est frustrant d’apprendre que ça risque d’être annulé mais en même temps, il fallait s’y attendre.»
Mais d’un naturel optimiste, il veut encore croire en une petite chance que sa saison ne prenne pas fin de manière aussi prématurée : «Ce serait une énorme déception, car c’est mon objectif de l’année. Mais je ne peux pas commencer à douter que telle ou telle course va se tenir. Ça m’aide à me tenir motivé pour m’entraîner. Je vais continuer de bosser. Et d’y croire!»
Michel Ries : «Pas optimiste»
Michel Ries, le néopro de la Trek-Segafredo, n’a plus couru depuis les courses françaises, le 1er mars. Il préparait activement son retour dans le peloton, programmé pour le Tour de Catalogne, dans une semaine… épreuve officiellement rayée du calendrier pour cause de coronavirus. On l’imagine, pour lui non plus, la situation n’est pas évidente : «Je pense que l’annonce de cette annulation n’est pas une surprise. Au vu de ce qui se passe, je n’étais pas très optimiste», confie le jeune grimpeur. Le voilà désormais plongé dans un abîme de perplexité, bien incapable de dire quand sera son prochain départ : «Ce n’est pas évident de se motiver dans une telle situation. On va essayer d’adapter le programme d’entraînement. Normalement, je devais faire Tour du Pays basque puis Amstel et Flèche Wallonne. Même si c’est dans plus de trois semaines, ce n’est pas facile d’être optimiste.»
En Catalogne, il devait normalement croiser la route de son expérimenté compatriote Ben Gastauer, pas non plus surpris de ces annulations en série. Mais le Schifflangeois d’AG2R tient à retenir le côté positif : «J’ai plus de temps à passer avec ma famille.» Et d’ajouter, à propos de la situation : «Ce n’est pas une grande surprise. Mais maintenant, on va modifier le programme. On va certainement faire plus d’entretien jusqu’à ce qu’on sache quand sera la prochaine course.» Également prévu le Tour des Alpes, le Tour de Romandie puis sur le Giro, Ben Gastauer sait parfaitement que ce programme est inscrit en pointillé… mais il fait avec : «La situation n’est pas évidente. On sait que tout peut changer très vite. On ne sait pas où on va.»
Personne ne le sait d’ailleurs vraiment…
Romain Haas