Jacques Wolter a sacrifié René Peters pour laisser du temps à son successeur. Reste à savoir qui reprendra.
C’est l’heure des sables mouvants. Ce moment de l’après-reprise qui permet de dresser un premier bilan et qui laisse le temps de se dire, comme Jacques Wolter, le président de l’US Hostert, qu’il «reste neuf matches à jouer. Mais si on attend un, deux ou trois, on perd encore du temps et de la marge de manœuvre». Voilà aussi pourquoi, aujourd’hui, René Peters n’est plus l’entraîneur du premier club non relégable : à cause du timing.
Pourtant, il pensait avoir encore du temps devant lui. Après le Progrès, Differdange, le RFCU et Strassen – «ces adversaires, c’est pas rien» – et le F91 dimanche, «les matches à notre portée arrivaient», rappelle René Peters. Dans l’ordre : Etzella, Rosport, Mühlenbach, Rodange. Sur la phase aller, cela avait fait 9 points sur 12 «et on n’avait pas eu de réussite contre Rodange, qu’on domine sur 80 % du match».
«Encore pire que le début de saison»
Jacques Wolter n’a pas partagé l’analyse. Dimanche soir, au restaurant, le président a pris son coach à part pour lui annoncer, seul, qu’il mettait un terme à son contrat. «L’équipe ne me semble plus stable alors qu’elle a fait une bonne préparation. On a pris 14 buts et on n’en a marqué que 2. On retombe dans une catastrophe pire encore que le début de saison.» Pour mémoire, l’USH avait lancé sa saison sur cinq défaites de rang auxquelles Peters avait survécu avant d’engranger 16 points sur 24 possibles. «Le deuxième meilleur total de l’histoire club sur une phase aller en DN», pointe le désormais ex-coach.
Il en faudra un peu moins, théoriquement, pour se maintenir. De qui cela sera-t-il le problème. Claude Mangen, le directeur technique, va assurer l’intérim le temps que Jacques Wolter trouve un successeur. Déjà à l’automne dernier, un hypothétique retour d’Henri Bossi avait été évoqué. Il l’est toujours et Wolter ne fait pas mystère que cela pourrait être une option. «Quelqu’un qui reprend en cours de route, comme ça, il faut qu’il connaisse le championnat et si possible le club.»
Bref, tout pointe Bossi, sauf que l’intéressé s’est engagé à assister Marc Thomé jusqu’à la fin mai du côté de Rosport. Dans le cadre d’un contrat ? Cela reste à déterminer, autant que sa volonté éventuelle de reprendre le collier au stade Jos-Becker. De toute façon, le comité hostertois va avoir l’embarras du choix : plusieurs coaches actifs encore il y a peu ont déjà dit tout haut qu’ils souhaitaient continuer à travailler en DN. Fangio Buyse, Nicolas Huysman, Cyril Serredszum… Pendant ce temps, Peters va digérer : «C’est la première fois que je me retrouve sans rien depuis 31 ans.»
Julien Mollereau